UN « CHEMIN NEUF » POUR LE DIALOGUE INTERRELIGIEUX ET LA FRATERNITÉ ENTRE LES PEUPLES

Le “Groupe Méditerranée” de la Communauté du Chemin Neuf
a été mis en place en janvier 2023.

 

Il est conduit par Thomas Gèze (Italie), Stéphanie Barban (Algérie), Marie-Farouza Maximos (Israël/Palestine), Florence Javel (France) et Maher El Hage (Liban/Egypte)

 

Le dialogue interreligieux, les relations entre l’Islam, le Judaïsme, les chrétiens d’Orient et d’Occident, la paix entre les peuples, la complémentarité et/ou la tension Orient/Occident, … autant de questions sur lesquelles ils souhaitent réfléchir. Centrés sur le Christ et tournés vers l’avenir, par leur partage et leur prière, ils se mettent à l’écoute de l’Esprit-Saint dans le désir d’avancer ensemble dans un discernement communautaire quant à l’appel du Seigneur pour la Communauté, dans le quotidien pour certains et dans la réflexion théologique pour d’autres.

 

La motion du chapitre de la Communauté de 2009 sur l’Islam, et l’arrivée de la communauté au monastère de Tibhirine en Algérie (depuis le mois d’août 2016) amènent nos frères et sœurs à s’emparer de ces questions. Ils s’appuient notamment sur l’encyclique Fratelli Tutti (2020) et cet appel du pape François à construire une « fraternité ouverte qui permet de reconnaître, de valoriser et d’aimer chaque personne… ». (Pape François)
Thomas Gèze nous dit : « Nous croyons que la diversité que nous vivons déjà dans nos pays, nos maisons, nos fraternités, nos missions (diversité homme/femme ; mariés/célibataires ; diversité culturelle, diversité œcuménique) peut nous permettre d’ouvrir de nouvelles pistes, un « Chemin Neuf » pour travailler sur les questions inter-religieuses »
Cette année particulièrement, le calendrier du Carême, du Ramadan, de Pessah et de la fête de Pâques rapproche les juifs, les chrétiens et les musulmans.

 

Pendant le Ramadan, qui a commencé le jeudi 23 mars dans la plupart des pays, les membres du Groupe Méditerranée se relayent chaque jour pour prier pour les musulmans et le dialogue interreligieux. Nous pouvons nous joindre à eux dans cette prière et porter ensemble ce travail, qui touche chacun de nous, avec son histoire, son parcours et ses convictions.

 

Que le Seigneur guide nos frères et sœurs et nous donne de vivre la fraternité au-delà de nos cultures et de nos religions.

 

 

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Le Pape a nommé Mgr Olivier de Cagny évêque d’Évreux.

 

Mgr Olivier de Cagny évêque d’Évreux.

Il était jusqu’à présent recteur du Séminaire de Paris. Son ordination épiscopale sera célébrée le samedi 9 septembre, en la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption à Évreux.

 

 

Samedi 9 septembre 2023

 10h30
Ordination épiscopale
Cathédrale Notre-Dame de l’Assomption d’Évreux
Retransmis sur la chaine YouTube du diocèse

17h30
Vêpres solennelles
Cathédrale Notre-Dame de l’Assomption d’Évreux

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Adhérez à l’ACONor

 

Chers amis,

Vous avez par le passé été adhérent de l’ACONor ou vous avez participé à un rassemblement œcuménique organisé par l’association. Et puis les évènement sanitaires et autres ont distendu les liens entre nous…

Cette année nous avons repris les rencontres interconfessionnelles de Normandie par une découverte de la Communion Anglicane à Bayeux le 18 mars dernier, avec des intervenants de qualité, autour de l’Archidiacre (évêque auxiliaire) Rev’d Dr Peter Hooper, en charge pour l’Eglise d’Angleterre, de la France et de Monaco.
Vous savez a quel point votre soutient nous est nécessaire pour pouvoir proposer des rassemblement œcuméniques, comme celui-ci .
Des projets sont en préparation pour l’an prochain.
C’est pourquoi nous nous permettons de vous proposer un bulletin d’adhésion à imprimer et renvoyer, avec votre cotisation, à l’adresse indiquée.

 

Espérant pouvoir bénéficier de votre soutien, croyez, chers amis, à nos fraternelles salutations.

 

Marc-Antoine Pottin et Yvonnic Bouche

Co-présidents de l’ACONor

 

z bulletin adhésion

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Rencontre de deux Papes

Le Pape Tawadros II, patriarche copte orthodoxe d’Alexandrie, séjourne du 9 au 14 mai à Rome à l’occasion du 50e anniversaire de la rencontre historique entre le Pape Paul VI et le patriarche Chenouda III.

 

 

Un avenir dans l’unité

Dans son discours, le Pape François a déclaré : «il est important de toujours regarder vers l’avenir. En cultivant dans nos cœurs une saine impatience et un ardent désir d’unité, nous devons, comme l’apôtre Paul, “nous pencher vers l’avenir” (cf. Ph 3,13) et nous demander continuellement: “Quanta est nobis via?”- Quel est le chemin qu’il nous reste à parcourir?» avant de rappeler la rencontre de leurs prédécesseurs, qui a eu lieu à Rome du 9 au 13 mai 1973.

Cette une rencontre, a-t-il rappelé, a marqué une étape historique dans les relations entre le Siège de Pierre et le Siège de Marc.

 

La fin d’une controverse historique théologique

Elle a également marqué la fin d’une controverse historique théologique remontant au concile de Chalcédoine, grâce à la signature, le 10 mai 1973, d’une déclaration christologique commune[1], qui a ensuite servi d’inspiration pour des accords similaires avec d’autres Églises orthodoxes orientales.
La déclaration a abouti à la création d’une Commission mixte internationale entre l’Église catholique et l’Église copte orthodoxe. Organisme, qui en 1979, a adopté les Principes pionniers pour guider la recherche de l’unité entre l’Église catholique et l’Église copte orthodoxe.
Cette commission mixte a ensuite ouvert la voie à la naissance d’un dialogue théologique fructueux entre l’Église catholique et l’ensemble de la famille des Églises orthodoxes orientales, qui a tenu sa première réunion en 2004 au Caire, sous l’égide de Sa Sainteté Chenouda.

 

Amitié entre catholiques et orthodoxes

«Comme on peut le constater, la rencontre de nos illustres prédécesseurs n’a jamais cessé de porter des fruits dans le cheminement de nos Églises vers la pleine communion» assure François rappelant sa première avec le Pape Tawadros II le 10 mai 2013, «quelques mois après Votre intronisation et quelques semaines après le début de mon pontificat».
C’est à cette occasion, que le Pape d’Alexandrie a proposé au Pape François de célébrer chaque 10 mai la Journée de l’amitié entre coptes et catholiques, qui est depuis lors célébrée ponctuellement dans les deux Églises.

[1] https://www.vatican.va/content/paul-vi/en/speeches/1973/may/documents/hf_p-vi_spe_19730510_dichiarazione-comune.html

 

 

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Rencontre du Pape François et du Métropolite Hilarion de Hongrie

 

 samedi 29 avril,
Au deuxième jour de son voyage apostolique en Hongrie, le Pape François a reçu en privé le Métropolite Hilarion de Budapest et de Hongrie.

 

Une fonction que ce dernier occupe depuis juin 2022 après treize années passées comme président du département des affaires ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, l’équivalent du «ministre des affaires étrangères» du patriarche Kirill.

Engagé dans le dialogue œcuménique, il a effectué de nombreuses visites au Vatican, ayant participé notamment en 2014 et 2015  aux synodes sur la famille

Sa nomination en Hongrie est le résultat d’une décision prise lors de la session du Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe qu’il faut bien voir comme une sanction, suite à son désaccord de fond sur la manière dont le  Patriarche Kirill de Moscou envisage la guerre en Ukraine et son soutient inconditionnel à Poutine.

Hilarion a également été relevé de ses fonctions de Métropolite de Volokolamsk, de membre permanent du Saint Synode de l’Église orthodoxe russe et de recteur de l’Institut des Hautes Etudes des Saints Cyrille et Méthode.

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Christ est ressuscité! En vérité il est ressuscité !

 

             Christ est ressuscité !

 

                En vérité il est ressuscité !

 

Cette bonne nouvelle résonne dans un monde déchiré, en guerre, en tensions.

 

En France, les entêtements et les erreurs d’un pouvoir politique déboussolé nous jettent tout droit dans les bras d’une extrême-droite en embuscade. Et faute de donner aux hôpitaux les moyens nécessaires à l’accompagnement de fin de vie, on se dispose à tuer sur demande.

     A Lourdes, alors que les évêques de l’Eglise Catholique se réunissaient -entre autre- pour prendre des décisions autour des abus sexuels commis en son sein, il a été urgent de renvoyer les décisions à des comités d’experts… Et pendant de temps , y compris dans notre province, les crimes continuent d’apparaître.
Mais,
changement important, les diocèses coopèrent pleinement avec la justice et se préoccupent des victimes.

 

      Christ est ressuscité ! En vérité, il est ressuscité !  Cette joyeuse annonce pascale traditionnelle dans les Eglises Orthodoxes résonne dans des Eglise en guerre physique et idéologique et/ou en état de schisme larvé ( Patriarcats de Russie d’Ukraine, de Constantinople) au grand dam des autres Eglises Orthodoxes.
Mais,
La solidarité avec les réfugiés de l’Est de l’Europe et leur accueil sans condition est là. (A quand ce même élan pour les réfugiés du Sud ?)

 

On peut continuer et énumérer tous les -nombreux- malheurs du monde.
On peut aussi se réjouir :

 

     Dans l’Eglise Catholique en France le nombre de baptêmes d’enfants est en chute libre, mais le nombre de baptêmes d’adultes progresse (+28%).
Passer d’une Eglise sociologique à une Eglise de confessants est surement rude pour notre ego question statistiques, mais surement plus proche de la réalité de la foi.

 

Un véritable œcuménisme écologique est en train de naître et des solutions se mettent en place un peu partout dans le monde pour économiser les ressources communes. Même si le capitalisme sauvage continue a exploiter les plus pauvres et à vandaliser la planète au nom du profit immédiat.

 

                         Christ est ressuscité !
                                         En vérité, il est ressuscité !

 

Et il est présent dans cet « oikouménê » cette « terre habitée », notre terre, dont le mot œcuménisme tire son origine.

 

Que le Seigneur garde et bénisse tous et chacun.
Geo

 

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Après l’assemblée des évêques catholiques à Lourdes : le chagrin et la pitié.

Mars 2023

  Alors que vient de se terminer l’assemblée des évêques catholique à Lourdes, je suis saisi par une colère sourde en lisant le rapport final d’Éric de Moulin-Beaufort, président de l’assemblée des Evêques de France.
Neuf groupes de travail constitué de façon plurielle avec au moins un témoin-victime d’abus sexuel de la part de membre du clergé, et au moins un évêque. Selon les termes mêmes du site de la cef : « On pourrait presque dire que c’est l’unique objectif des groupes de travail : faire émerger des propositions concrètes ! »
Et des propositions concrètes ont été proposées aux évêques présents.
Mais le compte-rendu des décisions nous chante une toute autre chanson : les deux tiers des propositions sont renvoyées vers des comité d’experts (qui seront constitués de clercs). De plus, « les propositions visant à associer un groupe stable de fidèles prêtres ou diacres ou laïcs ou consacrées et consacrés tant à l’assemblée plénière qu’au conseil permanent n’ont pas été retenues. ».
Au final les laïcs donnent leur avis…et les clercs décident seuls. Un concentré de cléricalisme pur. A savourer pour les adeptes du genre !
Il y a six mois j’adressais à ma Fraternité le message suivant :

La pitié sera le chagrin que nous cause un malheur dont nous sommes témoins et capable de perdre ou d’affliger une personne qui ne mérite pas d’en être atteinte, lorsque nous présumons qu’il peut nous atteindre nous-mêmes, ou quelqu’un des nôtres, et cela quand ce malheur parait être près de nous. En effet, il est évident que celui qui va être pris de pitié est dans un état d’esprit tel qu’il croira pouvoir éprouver quelque malheur, ou lui-même, ou dans la personne de quelqu’un des siens, et un malheur arrivé dans les conditions énoncées dans la définition, ou analogues, ou approchantes.

On aura de la pitié si l’on croit qu’il existe d’honnêtes gens ; car, si l’on n’a cette idée de personne, on trouve toujours que le malheur est mérité. Et, d’une manière générale, lorsqu’on sera disposé à se rappeler que la même calamité est tombée sur soi-même, ou sur les siens, ou encore à songer qu’elle peut nous atteindre, nous ou les nôtres.

Voilà pour les divers états d’esprit où l’on a de la pitié.

Quant à ce qui inspire ce sentiment, la définition donnée le montre avec évidence. Parmi les choses affligeantes et douloureuses, toutes celles qui amènent la destruction excitent la pitié, ainsi que toutes celles qui suppriment un bien, et celles dont la rencontre accidentelle est une cause de malheurs d’une grande gravité.

Aristote, Rhétorique, livre II, Chapitre VIII, 2-3 et 8

         C’est un peu le sentiment que je ressent en ce moment ou je me sens, avec l’Eglise catholique en France, submergée par une vague d’écœurement, de dégout, de tristesse, devant les scandales sexuels à répétitions de toutes sortes qui sont révélés -non parfois sans réticences et dissimulation de la part de la hiérarchie de l’Eglise- depuis la publication du rapport de la CIASE l’an dernier.
       Chagrin, oui parce que cette Eglise, je continue à croire non pas qu’ elle est « une, sainte, catholique et apostolique » comme si c’était un fait accompli, mais à son unité en Christ, à sa sainteté par Christ, à son universalité dans le salut qu’elle propose en Lui, et à la vérité de ce qui nous est transmis de la foi des Apôtres.
     Je ne crois pas que cette Eglise Catholique, Romaine ou non (et c’est aussi valable pour les Eglises orthodoxes ou Orientales si imparfaites dans leurs structures) puisse continuer comme cela sans de profonds bouleversements structurels.
« On aura de la pitié si l’on croit qu’il existe d’honnêtes gens ».:  il ne s’agit pas de jeter le bébé avec l’eau du bain, mais de changer l’eau.
Et peut-être aussi la baignoire.
      La structure hiérarchique de l’Eglise Catholique est universaliste et on perçoit bien, et de plus en plus, combien cette vision est inadaptée, obsolète, et freine les évolutions nécessaires. Le Synode des Évêques pour l’Amazonie en est un exemple retentissant: la possibilité d’ordonner prêtre des hommes mariés et des femmes diaconnesse n’a finalement pas été retenue à cause de la « contagion » possible à toute l’Eglise Romaine. (Qui à mon avis ne s’en serait pas portée plus mal).
     Cette gouvernance de l’Eglise Catholique Romaine est aujourd’hui une catastrophe. Le crime du card. Ricart est révélateur de bien des disfonctionnements : au sujet de la formation et du parcourt ecclésiastique (https://www.cath.ch/newsf/laffaire-ricard-representative-dun-manque-de-maturite-affective/) mais pas seulement.
Comment croire à la lutte contre la pédocriminalité quand elle est menée par un membre de la congrégation pour la doctrine de la foi lui-même criminel ?
Comment croire à un contrôle de la part du Vatican dans la nomination des évêques par le biais des Nonces Apostoliques, alors que Mgr Luigi Ventura nonce apostolique en France de 2009 à 2019 a été condamné à huit mois de prison pour agression sexuelle après avoir échappé à une plainte identique au Canada en 2008 en raison de son immunité diplomatique ?
     Le problème est moins un problème de personnes qu’un problème de formation de la personne [1]. Ce que Sodoma avait révélé au sein de la haute hiérarchie de l’Eglise Catholique se répercute à tous les niveaux. Les motivations des candidats au sacerdoce ont été trop longtemps sous informées. Les dégâts aujourd’hui sont immenses. Et c’est sur la grande majorité des prêtres et évêques qui se dévouent dans leur ministère que retombe la méfiance souvent imméritée et le désarroi face à une situation dont ils ne sont pas responsables et surtout qu’ils ne savent pas gérer, les « outils » dont ils disposent étant inadaptés.

La communication de la part des évêques est non seulement déficiente dans la forme et le fond mais surtout parfaitement incompréhensible et inaudible. Et les tentatives récentes (2022) de « noyer le poisson » et de se dédouaner de Mgr de Moulin-Beaufort joignent l’odieux au ridicule.

Alors ?

     C’est la structure même de l’Eglise Catholique Romaine qui est sans doute à revoir. Elle est fondée sur le pouvoir absolu d’une caste d’hommes célibataires cooptés mis à part, qui forment le haut clergé.
Dit comme cela c’est certes un peu raide, mais c’est grandement une réalité. Et il faut sans doute se poser des questions :
  • Quel rôle pour le Pape ? La monarchie quasi absolue d’aujourd’hui est-elle pertinente et nécessaire. Être le garant de l’unité veut-il dire nécessairement être garant de l’uniformité ? Nous avons peut-être a apprendre beaucoup de nos frères Anglicans et de la tache de Primat de l’évêque de Canterbury.
  • La réforme de la Curie Romaine, qui va dans le bon sens, n’est pas sans ambiguïté en cas d’élection future d’un pape conservateur mais c’est une volonté de François qui fait bouger les lignes : https://fr.wikipedia.org/wiki/Reforme_de_la_curie_romaine_sous_le_pape_François
  • Surtout, il faut une vraie cogestion du pouvoir dans l’Eglise Catholique : entre clercs et laïques, entre hommes et femmes. Le fait d’être un homme, célibataire, ordonné, compétent théologiquement, ne fait pas nécessairement une personne équilibrée et bien dans sa vie si c’est un choix par défaut. L’obligation du célibat sacerdotal dans l’Eglise Catholique ROMAINE -pas dans les autres Eglises Catholiques ! – est un non sens qui a des conséquences. La manière dont notre Eglise parle de la vie conjugale est irénique, désincarnée, hors sol. Ca ne veut pas dire qu’un clergé marié serait idéal, mais un prêtre est appelé à être serviteur parmi ses frères et sœurs. Ni à coté, ni au dessus, ni au dessous.
  • Toute cette boue qui remonte de nos égouts ecclésiastiques a un nom : domination. L’exercice d’un pouvoir discrétionnaire sur les personnes qui sont soumises consciemment ou non, volontairement ou non. Elle est le fait de quelques uns, mais ce poison a été instillé par le type de prêtre formé pendant trop longtemps. Quand j’étais au séminaire, le let-motive était que nous devions nous préparer à diriger, enseigner et conduire le « troupeau » que nous confierait l’Eglise. Et il s’agissait bien d’une relation verticale – hiérarchique, pas horizontale – fraternelle.

     Notre Eglise Catholique Romaine occidentale arrive au bout de son phénomène d’autodestruction. Manque de prêtres, oui, mais ce n’est qu’un symptôme. Il faut peut-être en passer par là pour que se pose la question principale : une Eglise pourquoi ? et ensuite une Eglise comment ?

     Le processus synodal engagé par François peut être un élément de réflexion s’il n’est pas dévoré avant par les petits cochons de la curie.

Tout le problème est de savoir s’il sera suffisant.

     Un signe d’espoir cependant qui montre qu’il est possible de bouger au moins localement : dans notre diocèse de Rouen, Mgr Dominique Lebrun à nommé Mme Carole de Villeroché, mariée et mère de famille, ancienne responsable de la catéchèse comme de Co-Modératrice de la Curie. Un nouveau ministère pour trois ans, pour travailler avec le Vicaire Général avec même pouvoir décisionnaire et même prérogatives que lui.

Un pas peut-être plus important qu’il n’y paraît….

     L’assemblée des évêque à Lourdes fin mars va à l’encontre de l’ouverture désirée par un peuple laïc dont ils ne semblent pas percevoir les attentes, ou pire s’ils les perçoivent se sentent au mieux incapables d’y répondre et au pire refusent d’y répondre.

 Aujourd’hui il apparait que nos évêques (ou du moins plus de 33%  puisque les adoptions se faisaient à la majorité qualifiée) ne souhaitent clairement pas partager les prises de décisions avec les laïcs.

La synodalité consisterai selon eux a prendre leurs avis et à décider ensuite. 

     Est-ce que ça valait vraiment la peine de mobiliser et faire travailler dur une centaine de personnes pour renvoyer les décisions à d’hypothétiques “Comités Théodule” qui rendront leurs avis dans x années  ? Un synode commun CEF/Laïcs tous les trois ans sur un sujet (choisi par qui ?) ne résoudra rien si les décisions ne sont pas prises en commun (dans tout ce qui n’est pas d’ordre dogmatique bien sur).

 
 
     Quand j’ entend qu’une majorité de clercs déclarent en privé que “la CIASE y’en a marre” je suis inquiet. La tendance de ceux qui ont peur est toujours la même: quand ils ont trop chaud , ils accusent le thermomètre.

 

 

Pendant ce temps des crimes continuent à être mis a jour en France et dans le monde.
Et les croyants désertent sans bruit, mais en masse, une église en laquelle ils n’ont plus confiance.  

Hosanna ! Jésus reviens!

 

   Georges


[1] Voir à ce sujet le livre de Josselin TRICOUT  Des soutanes et des hommes  PUF Paris 2021

 

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Dialogue œcuménique et vie des Églises : les enjeux de la réception

 

Colloque œcuménique des Facultés  de Théologie

– ISEO (Théologique, Institut Catholique de Paris)
     – Institut Protestant de Théologie de Paris
     – Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge

 

     
 
Au milieu du XXe siècle, la théologie œcuménique répondait au besoin d’un renouveau ecclésial tout en ayant en vue l’impératif de réconciliation dans une visée en partie missionnaire. Ses avancées étaient attendues, diffusées, commentées. Mais les pionniers de l’œcuménisme ont vite buté sur la difficulté de la mise en œuvre de leurs travaux.
Durcissement croissant ? Entre avancées et blocages, les dialogues interconfessionnels ont-ils répondu aux attentes ?
Certes, devenue une discipline à part entière, la théologie œcuménique a acquis une technicité propre, au risque d’être mal comprise par les non-spécialistes. La soupçonnant de construire des compromis hasardeux et relativistes, beaucoup s’en défient sans la comprendre véritablement. En quoi les publications œcuméniques intègrent-elles cette difficulté ? Comment préparent-elles une réception en bonne part ? Ou faut-il questionner pour cette raison les processus de leur élaboration ?

Introduction par le professeur Frédéric Chavel [1] 

Il pose la bonne question dès la conférence d’ouverture: dialogue œcuménique et vie des Eglises ne peuvent être séparés comme si l’œcuménisme était un appendice qui venait s’ajouter à une vie ecclésiale constituée comme un “en soi”

« Cette manière de poser le problème (Dialogue œcuménique ET vie des Eglises) est déjà prédéterminé par un contexte de division confessionnel et dénominationel. C’est le pluriel “LES” dans le titre. L’envisager ainsi constitue les Eglises comme des camps constitués qui ne peut considérer la diversité que comme ce qui vient entraver la plénitude de la commuions.

Une autre approche est possible. L’Eglise n’est pas pluralité de dénominations ou de confessions, elle est d’abord le corps du Christ avec son unité fondamentalement donnée. De même l’œcuménisme n’est pas spécifiquement une procédure de la théologie contemporaine. L’œcuménicité c’est d’abord la responsabilité missionnaire de vivre le corps du christ dans toute sa dimension théologique et anthropologique, et pas simplement une tache spécialisée et récente. »

« Trop souvent dans la rencontre des Eglises, on se retrouve avec une situation comparable à celle des espèces animales que leur spécificité aurait fait se développer dans des sens très différents, et qu’on essaierait de rendre fécondes ensemble, mais ces espèces devenues différentes seraient devenues mutuellement infécondes. Ce qui n’est pas le cas. En fait, il y a une fécondité, une interpénétration des différentes formes de chrétienté et de christianisme dans notre monde. De fait, que les institutions le veuillent ou non, nos différents christianismes sont mutuellement interféconds. Mais si on a le sentiment d’un manque de fécondation entre différentes communauté ecclésiales, c’est a mon sens beaucoup plus…/…parce que nos institution ecclésiales pratiquent à haute dose l’interdiction de procréation et installent des barrières préservatives entre leurs communauté, alors même qu’elles pouvaient être mutuellement fécondes. »

En fait, les Eglises ont du mal a situer dans leur dialogue les vrais lieux de leur différences. Après avoir tourné autour de la dogmatique, de l’éthique, de l’histoire, du registre biblique, on ne trouve pas le lieu fondamental de notre désunion et les méthodes de dialogue -qui on toutes leur mérite- n’épuisent pas le sujet.

 

Professeur Peter de Mey [2] : La réception (officielle) souvent inadéquate des résultats des dialogues œcuméniques

Peter de Mey nous a montré que la réception de ces documents dans l’Eglise Catholique dépend de leur statut : dialogues bilatéraux, textes de « Foi et Constitution »(COE)
Cette réception est source de conflits entre le Conseil Pontifical pour l’Unité des Chrétiens et la Congrégation pour la Doctrine de la Foi qui trouve toujours à redire trouvant les documents pas assez conforme à la théologie catholique.
En fait (et c’est moi qui commente) le plus grand problème de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, c’est que les autres Eglises ne soient pas Catholiques Romaines.
Faut-il le regretter ? Le pape François parle de diversité réconciliée. Encore faut-il que l’autre soit reconnu comme alter-égal, légitime dans son altérité…

 

La troisième conférence qui m’a interpelée est celle du:

fr. Hyacinthe Destivelle o.p. [3]: La réception des dialogues  œcuméniques dans l’Eglise Catholique. Défis et perspectives.

Des dialogues différents

  • Meilleure connaissance
  • Recherche d’accords
  • Œcuménisme réceptif…
  • Etc…

Réactions différenciées :

  • Réception comme acceptation
  • Réception comme interrogation dans la vie de l’Eglise.

Recevabilité et réceptivité

     Recevabilité :

  • Autorisation à publier (statut et commentaire) Ne préjuge pas la valeur intrinsèque du document. Document d’étude. Commentaire doctrinal (approbation de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi)
  • Réponse officielle (BEM, ARCIC 1, Déclaration conjointe sur la justification par la foi, Foi et Constitution « L’Église : vers une vision commune).
  • Déclarations communes. (Approuvées par le Pape)
    • Avec les Eglises d’Orient  en 1994, 1997, 2023)
    • Avec les Eglises Luthérienne, Mennonite, méthodiste, la Communion mondiale d’Eglises Réformées, la Communion Anglicane, la Déclaration conjointe sur la justification par la foi.

      Réceptivité :

  • Dans la vie de l’Eglise : reçoivent et se reçoivent ; partage d’expérience
  • Importance dans le vie pastorale (principe de Lund : tout ce qu’on peut faire ensemble, faisons-le.)
  • Collaboration entre Eglises locales.
De nombreuses autres interventions passionnantes ont été données. J’ai choisi celles-ci pour ce qu’elles montrent de ce qui est appelé l’hiver œcuménique.
Mon Eglise catholique, dont la Congrégation pour la Doctrine de la Foi se comporte comme un congélateur de la doctrine de la foi, rend toute déclaration commune quasi impossible par son refus de ce qui n’est pas strictement conforme au dogme catholique.
On en revient de fait par des voies détournées, mais puissantes, à la doctrine de l’unité des chrétiens par le retour dans le sein de la “mater ecclésia” seule dépositaire de la “vraie” doctrine.
Cette prétention de l’Eglise Catholique Romaine (du moins dans l’expression de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi) à être la seule vraie Eglise est source de blocage dans la réception des dialogues entre nos Eglises et dans la marche vers l’unité. Le processus de consensus différencié adopté pour la Concorde de Leuenberg et la Déclaration conjointe sur la justification par la foi ne semble plus être d’actualité. 
Que sur l’ensemble des dialogues et travaux avec Foi et Constitution et le COE menés, l’Eglise Catholique Romaine n’en valide que quatre m’interroge sur la capacité réelle de la structure vaticane à représenter la réalité de l’ Eglise.

 

Professeur Olivier Abel [4]: la capacité à recevoir

Olivier Abel nous faisait remarquer que la capacité de recevoir suppose à la fois la capacité d’accueillir et la capacité de refuser. Elle suppose aussi la capacité d’en rendre -ou plutôt d’en donner- une interprétation inattendue.
Le don n’apparaît comme don que dans « l’agir du moi » (selon l’expression de P. Ricoeur) et peut se révéler comme don positif ou toxique selon ce que j’en fait (Parabole des talents)
Dans la réception il y a une certaine autonomie du texte. Sa signification initiale telle que l’a pensé l’émetteur, peut se trouver reçue dans une « fidélité créatrice » qui va faire évoluer le sens.
On peut donc dire que :
transmettre, c’est se laisser recevoir,
transmettre, c’est accepter une réinterprétation.
L’œcuménisme suppose la pluralité (de oikos = famille, maisonnée). A la Pentecôte Pierre parle et chacun entend la même chose, mais dans sa propre langue.
L’œcuménisme suppose l’hospitalité, en se souvenant qu’en français hôte désigne aussi bien celui qui reçoit que celui qui est reçu.

 

Pour parvenir à l’unité, peut-être faudra-t-il que chacun fasse le deuil de sa propre vision de l’unité.

  Geo

 


[1] Pasteur Luthérien (EPUdF). Docteur en Théologie, Professeur à l’Institut Protestant de Théologie (IPT) de Paris, assesseur protestant et chargé d’enseignement à l’Institut Supérieur d’Études Œcuméniques (ISEO) et chargé d’enseignement à la Faculté de droit canonique de l’ Institut Catholique de Paris (ICP)

[2]   Peter De Mey est professeur titulaire d’ecclésiologie catholique romaine et d’œcuménisme à l’ unité de recherche Théologie systématique et étude des religions , Faculté de théologie et d’études religieuses de l’université catholique de Louvain
Il est impliqué dans le Centre de recherche œcuménique , le Centre d’étude du Concile Vatican II et le Centre de Louvain pour le christianisme oriental et oriental (LOCEOC)
Depuis 2005, il est membre du Bureau de la Commission nationale pour l’œcuménisme (et son président depuis 2010) et co-président de la Commission de dialogue avec l’Église protestante unie de Belgique

 

[3] Dominicain, prêtre, docteur en sciences religieuses à l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge et à l’Institut catholique de Paris.
Il est official du Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. Il est aussi membre de la Commission mixte internationale de dialogue théologique entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe. Il enseigne l’œcuménisme à l’Université pontificale Saint-Thomas-d’Aquin (Angelicum) à Rome.
Ancien directeur du Centre d’études et de la revue Istina, il a été également plusieurs années curé de l’église catholique Sainte-Catherine à Saint-Pétersbourg

 

[4] Professeur de philosophie éthique à l’Institut Protestant de Théologie de Montpellier. Spécialiste de Paul Ricoeur. Chercheur associe au Centre de Recherche sur les Arts et le langage de l’EHESS

 

Dialogue œcuménique et vie des Églises : les enjeux de la réception Lire la suite »