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Divers articles de fond

Edito de Pâques

 

Jésus, le Christ, est ressuscité !

 

 

« Étant entré dans les entrailles de la Terre, il nous a ouvert la voie du Ciel » , disent les Pères de lʼEglise.
Ayant libéré Adam, et en lui toute l’humanité, de l’esclavage du péché et de la mort,
il nous donne une vie nouvelle pour tous ceux qui veulent, librement et en toute conscience, se joindre à lui.

 

On a beaucoup parlé durant le semaine sainte de Jésus donnant sa vie pour nous, de sa mort, de sa passion.
Mais le plus important c’est, comme le chante le tropaire orthodoxe de la nuit de Pâques, que:
« Christ est ressuscité des morts,
Par sa mort il a vaincu la mort,
A ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la vie »

 

 

Il y a plein de nouvelles choses à découvrir sur cette mise à jour :

  • Des articles sur les Eglises au 19°s particulièrement en ce qui concerne l’Eglise catholique le concile Vatican I, la naissance du mouvement œcuménique et la révolution de la pensée opérée par le concile Vatican II.
  • L’intégration de la communauté de la Chapelle ste Marie de Mont-Saint-Aignan à l’Eglise Vieille-Catholique Mariavite et la création du diocèse de Normandie pour cette Eglise.
  • Et plein d’autres choses…

Le site a été réorganisé :

Bonne lecture, et que Dieu bénisse tous et chacun.

   Geo

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Editorial: Du renouveau…

   

     Du renouveau dans l’Eglise Catholique avec les JMJ de Lisbonne et leur dimension œcuménique de plus en plus marquée, le rassemblement Together 2023 , veillée de prière œcuménique avec le Pape François et des représentants de diverses Églises, des jeunes de 18 à 35 ans de différents pays d’Europe, dans la louange et le silence, dans l’écoute de la Parole le 30 septembre 2023, en prélude au synode des évêques (4-29 octobre 2023).

     Renouveau dans ma Communauté du Chemin Neuf, par le Chapitre général qui clos une réflexion synodale mondiale de 15 mois, et qui ouvre sur l’année jubilaire des 50 ans de la Communauté avec le parcours « Tomorrow’s church, l’Eglise de demain« . Et bien sûr la joie de la nomination de notre frère Etienne Vetö comme Evêque auxiliaire de Reims.

     Du renouveau dans le diocèse de Rouen: après six ans dans la mission de délégué à l’ Œcuménisme et à la promotion de l’unité des chrétiens du diocèse de Rouen, je laisse la place au Père Henri Delavenne, Curé de st Georges de Boscherville en Roumare qui en a accepté la charge.

     Du renouveau dans le diocèse de Coutances et Avranches avec la nomination de son nouvel Evêque Mgr Grégoire Cador,

     Du renouveau dans le diocèse d’Evreux avec la nomination de son nouvel Evêque Mgr Olivier de Cagny,

     Du renouveau dans l’ Eglise Protestante Unie du Havre avec l’arrivée du Pasteur Xavier Langlois.

 

     Vous trouverez tous ces articles concernant l’ actualité de nos Eglises et bien d’autres encore sur le site. (Les liens en bleu gras renvoient directement sur les articles)
Alors bonne lecture, et que Dieu bénisse tous et chacun.
  Geo

 

 Une date a retenir dès maintenant: le Samedi 6 avril 2024 aura lieu le Rassemblement Interconfessionnel Normand, organisé par l’ACONor à l’Espace Khaïre à Douvres la Délivrande . Le thème tournera autour des « outils » de la rencontre œcuménique et sera animé principalement par la Pasteure Anne-Laure Danet, qui dirige le Service des Relations avec les Églises chrétiennes de la FPF, et le Père Miguel Desjardin ccn, directeur du Service national pour l’unité des chrétiens à la Conférence des Evêques (catholiques) de France (CEF)

    

 

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Christ est ressuscité! En vérité il est ressuscité !

 

             Christ est ressuscité !

 

                En vérité il est ressuscité !

 

Cette bonne nouvelle résonne dans un monde déchiré, en guerre, en tensions.

 

En France, les entêtements et les erreurs d’un pouvoir politique déboussolé nous jettent tout droit dans les bras d’une extrême-droite en embuscade. Et faute de donner aux hôpitaux les moyens nécessaires à l’accompagnement de fin de vie, on se dispose à tuer sur demande.

     A Lourdes, alors que les évêques de l’Eglise Catholique se réunissaient -entre autre- pour prendre des décisions autour des abus sexuels commis en son sein, il a été urgent de renvoyer les décisions à des comités d’experts… Et pendant de temps , y compris dans notre province, les crimes continuent d’apparaître.
Mais,
changement important, les diocèses coopèrent pleinement avec la justice et se préoccupent des victimes.

 

      Christ est ressuscité ! En vérité, il est ressuscité !  Cette joyeuse annonce pascale traditionnelle dans les Eglises Orthodoxes résonne dans des Eglise en guerre physique et idéologique et/ou en état de schisme larvé ( Patriarcats de Russie d’Ukraine, de Constantinople) au grand dam des autres Eglises Orthodoxes.
Mais,
La solidarité avec les réfugiés de l’Est de l’Europe et leur accueil sans condition est là. (A quand ce même élan pour les réfugiés du Sud ?)

 

On peut continuer et énumérer tous les -nombreux- malheurs du monde.
On peut aussi se réjouir :

 

     Dans l’Eglise Catholique en France le nombre de baptêmes d’enfants est en chute libre, mais le nombre de baptêmes d’adultes progresse (+28%).
Passer d’une Eglise sociologique à une Eglise de confessants est surement rude pour notre ego question statistiques, mais surement plus proche de la réalité de la foi.

 

Un véritable œcuménisme écologique est en train de naître et des solutions se mettent en place un peu partout dans le monde pour économiser les ressources communes. Même si le capitalisme sauvage continue a exploiter les plus pauvres et à vandaliser la planète au nom du profit immédiat.

 

                         Christ est ressuscité !
                                         En vérité, il est ressuscité !

 

Et il est présent dans cet « oikouménê » cette « terre habitée », notre terre, dont le mot œcuménisme tire son origine.

 

Que le Seigneur garde et bénisse tous et chacun.
Geo

 

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BONNE ANNEE

 

Bonne année ?
Oui, bonne année !

 

Malgré ce monde déchiré, et souffrant, oui bonne année !
Malgré la folie du Président Russe qui met l’Europe et le monde dans le chaos,
oui bonne année !
Malgré le délire pan-russe du Patriarche de Moscou et de toute la Russie qui se fait le complice moral des crimes commis sur le sol Ukrainien,
oui bonne année !
Bonne année à tous nos frères orthodoxes déchirés dans leur foi,
et particulièrement à l’ Archevêché des églises orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale dépendant du patriarcat de Moscou, et soutien actif de l’Ukraine.

Bonne année parce que à l’abominable répond l’admirable. Devant toute ces souffrances, les cœurs, les maisons, les couvents et monastères, les communes, les pays se sont ouverts pour accueillir les réfugiés Ukrainiens fuyant la guerre. Et même notre pays en prend sa -petite- part.

 

Si on pouvait arrêter d’apprendre mois après mois que des prêtres on commis des crimes ou des délits sur des enfants ou des adolescent, ce serait une bonne année.
A tous les évêques, prêtres, laïc en responsabilité ou non, qui fidèles à leur foi et à leurs engagements souffrent de tout cela, je souhaite une bonne année. 

 

En cette fin de la semaine de prière pour l’unité des Chrétiens dont le thème « Apprenez à faire le bien, recherchez la justice » (Is 1,17) est largement ouvert sur l’accueil de l’autre, reconnu dans la dignité et la justice comme mon frère, on peut s’interroger :
si les hommes politiques de notre pays, au lieu de se demander ce que penseraient les partis d’extrême-droite et la  frange la plus droite-extrême des partis encore républicains, décidaient d’ouvrir un peu plus nos portes aux réfugiés pas seulement blancs et chrétiens, ce serai vraiment une bonne année.

Et en plus ce serait utile.

 

A vous, frères et sœurs qui lisez ces lignes, bonne et sainte année qu’elle soit fructueuse dans vos missions, riche de rencontre et de partage, de progrès chacun et ensemble vers l’ unité

 

Que le Seigneur garde et bénisse tous et chacun.
Geo

 

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Christ est ressuscité !

 

 

 

Christ est ressuscité, en vérité il est ressuscité !

 

Cette acclamation du matin de Pâques si chère à nos frères orthodoxes résonne douloureusement aujourd’hui pour une grande part d’entre eux. 
Elle résonne de même pour tout chrétien, quelle que soit sa confession : des frères en Christ se font la guerre, et le Patriarche de la plus nombreuse des Eglises Orthodoxes, l’Eglise de Russie, cautionne les crimes de guerre de son président, ajoutant de la division à la division déjà installée du fait des initiatives de l’Eglise de Constantinople en Ukraine.

 

Christ est ressuscité, en vérité il est ressuscité !

l’Eglise catholique est secouée -et va l’être encore longtemps- par la révélation des crimes sexuels perpétrés par ses clercs et des laïcs en responsabilité d’Eglise (1/3 des criminels)[1] et surtout par la mauvaise volonté évidente de certaines conférences épiscopales de faire la pleine lumière sur ce qui se passe chez elles, l’Eglise italienne en premier, et la négation du caractère systémique de ces abus

 

Christ est ressuscité, en vérité il est ressuscité !

Dans notre pays qui est en train de voter pour élire son président de la république, il se trouve encore 37% de votants catholiques[2] pour donner leurs voix à des partis d’extrême-droite qui sont un rejet total de l’autre, de l’étranger, de celui qui est un frère[3].

 

Christ est ressuscité, en vérité il est ressuscité !

C’est pour ce monde de péché, de craintes, de peurs, de lâchetés, que Christ a donné sa vie.
C’est pour chacun de nous pécheurs, craintifs, peureux et lâches que Jésus à témoigné de l’amour du Père jusqu’à la mort sur la croix.
C’est pour chacun de nous que Dieu l’a ressuscité, Lui l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. Et c’est dans la joie de se connaître comme sauvé par la grâce de l’amour de Dieu que nous pouvons proclamer:

 

Christ est ressuscité,
En vérité il est ressuscité

 

Que le Seigneur garde et bénisse tous et chacun
 Geo

[2] La Croix du 15 avril 2022

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Le Passage

 

Le carême est un temps de conversion. Un temps ou on fait le ménage en soi pour accueillir dignement la fête de notre délivrance et de notre Salut.

Notre fête chrétienne de Pâques, qui célèbre Jésus-Christ qui a passé la mort pour être relevé dans la Vie divine, plonge ses racines dans la Pâque juive qui célèbre le passage (Pessa’h) de YHWH au milieu de l’Egypte « Vous leur direz: C’est le sacrifice de la Pâque pour Yahvé qui a passé au-dessus des maisons des Fils d’Israël en Égypte quand il frappait d’un fléau les Egyptiens, et il a délivré nos maisons« . (Ex 12,27)

Aujourd’hui à notre grande stupéfaction, la guerre est à nos portes Deux peuples chrétiens, orthodoxes, frères s’affrontent. Caïn de nouveau tue Abel. Jésus est de nouveau crucifié en ses frères. Et de nouveau il se trouve un Grand Prêtre qui prétend justifier le massacre des innocents par la défense des « valeurs » de la Chrétienté.

Pâques est un mystère de mort et de résurrection qui demande un acte de foi au delà des apparences. Les disciples d’Emmaüs qui avaient vu Jésus mort sur la croix ont eu besoin de la fraction du pain pour le reconnaître et croire à sa résurrection.

Aujourd’hui nous voyons la croix. Mon espérance est que nous marchions bientôt au côté du Ressuscité, qu’il nous révèle sa présence et nous donne la Vie

 

Que le Seigneur garde et bénisse tous et chacun
 Geo

 

 

 

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En ce jour où nous célébrons tous les saints

En ce jour où nous célébrons tous les saints,

En cette curieuse époque où il semble que le trône de st Pierre soit le marchepied qui vous conduit automatiquement vers les autels et la vénération des fidèles, dans une ferveur cléricale qui ne manque pas d’interroger alors que qui s’est ouvert sous les pieds de l’église de France -mais pas seulement d’elle- le marais nauséabond de la pédocriminalité,

en ces temps troublés,

j’ai appris avec infiniment de tristesse le décès d’un saint.

Pas d’un saint officiel, non, mais pour moi d’un authentique saint.
Un très grand théologien qui toute sa vie  et à travers toutes ses recherches a d’abord cherché à être un frère à l’écoute de son frère.
En 2009 il écrivait « Le propre du dialogue œcuménique est d’entendre les appels de son partenaire. Ce qui n’est pas une question pour une Eglise doit le devenir du simple fait que l’Eglise partenaire la lui pose [1]»

 

Bernard Sesboué, décédé il y a quelques jours à l’âge de 92 ans,  enseigna la patristique et la dogmatique à la Faculté de théologie jésuite de Fourvière, à Lyon de 1964 à 1974. Il fut ensuite professeur au centre Sèvres de Paris de 1974 à 2006

 

Ce théologien « classique », auteur de plus de quarante ouvrages, n’en fut pas moins un théologien libre : ainsi, certaines de ses réflexions à propos des ministères « n’ont pas plu », et il pense[2] que cela lui valut d’être « beaucoup moins consulté » qu’auparavant par la Conférence des évêques de France. Cela lui est arrivé aussi à la Commission théologique internationale, quand il a dit « des choses qu’il ne fallait pas dire » : des « gaffes lucides et volontaires », dont il revendiqua le droit d’expression pour un théologien : « mon désir, disait-il, est d’être courageux dans les deux sens : quand j’estime que quelque chose appartient à la foi, je le dis et je le soutiens. Quand la foi laisse ouverte une porte, je n’hésite pas à la franchir et à mettre au service de l’Église des possibilités nouvelles. »

Le P. Sesboüé a fait partie de la Commission théologique internationale.

 

Spécialiste de l’œcuménisme, il a participé depuis 1967 au groupe des Dombes dont il a été coprésident de 2003 à 2005.
Il a aussi participé au dialogue officiel en co-présidant la seconde Commission de dialogue entre l’Église catholique et l’Alliance réformée mondiale, et comme expert auprès de la Commission épiscopale pour l’unité. Il a siégé à la Commission de dialogue catholiques-baptistes.

 

En cette fête de tous les saints j’avais envie de rendre hommage à ce grand chrétien, travailleur infatigable et sans concession, ni avec son église ni avec les églises partenaire,s dans un dialogue qu’il a toujours voulu ouvert et fraternel.

 

Que  le Seigneur garde et bénisse tous et chacun
 Geo
 
[1] SESBOUE, Bernard s.j. Sauvés par la grâce. Editions Facultés Jésuites de Paris 2009 p 275
[2] La Patience et l’Utopie (DDB, 2006)

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EDITORIAL.

Nous entrons dans l’Avent

Nous entrons dans l’Avent. Qui attendons-nous ?
L’adventus était dans le Rome antique une cérémonie d’accueil de l’empereur dans une ville. Une cérémonie de bienvenue.
Celui que nous attendons est-il, pour nous, le bienvenu ?

Dans l’Evangile, il est dit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, toute ton âme, de toute ta force, de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même[1] » Matthieu précise « A ces deux commandements est suspendu toute la loi et les prophètes[2] » Et jésus complète : « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous vous reconnaitrons pour mes disciples : à l’amour que vous aurez les un pour les autres »[3]

Quand j’entends certains catholiques mes frères -et même des évêques-  réclamer à corps et à cri de pouvoir célébrer la messe en public en cette période de confinement, je m’interroge.
En période de pandémie comme celle que nous vivons qu’est-ce qui est le plus important ?
La messe à tout prix, au risque de répandre la maladie est-elle une manifestation de l’amour de notre prochain ? Certes la prière liturgique des chrétiens rassemblés en Eglise est importante. Mais qu’est-ce qui est le plus important ?
 « Il ne suffit pas de me dire « Seigneur, Seigneur » pour entrer dans le royaume des cieux, il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. Beaucoup me dirons en ce jour-là : « Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisés ? en ton nom que nous avons chassé les démons ? en ton nom que nous avons faits de nombreux miracles ? » Alors je leur déclarerai : « Je ne vous ai jamais connu ; écartez-vous de moi vous qui commettez l’iniquité »[4]
Ne pas prendre toute les précautions nécessaires à la préservation de la santé publique c’est déjà « commettre l’iniquité ». Faire des réunions en présentiel quand ce n’est pas absolument inévitable c’est déjà « commettre l’iniquité ». Ceux qui sont le plus atteints par les maladies sont toujours les plus pauvres. Sont-ils moins importants que nos messes, cène ou divine liturgie ?

La mesure imbécile du gouvernement qui admet trente personne pour une célébration, que ce soit dans une chapelle ou une cathédrale n’autorise pas pour autant de s’affranchir de toute prudence

Celui que nous attendons que nous dira-t-il quand il viendra ? « Venez les bénis de mon Père » ou « allez-vous en loin de moi » ?
C’est à notre attitude envers « les plus petit de [ses] frères » qui sont nos frères[5] que sera mesuré la vérité de notre amour.

A tous et à chacun je souhaite un avent fructueux et de très belles et bonnes fêtes de noël

Que  le Seigneur garde et bénisse tous et chacun

[1] Lc 10,27
[2] Mt 22,40
[3] Jn 13,34-35
[4] Mt 8,21-23
[5] Mt 28,31-46

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Quelle est l’essence fondamentale de l’Eglise Orthodoxe ?

 

Une tempête significative

 
Quelques réflexions sur un article du R.P. Alexandre SCHMEMANN Un texte assez ancien [1] (Résumé ici) (50 ans) qui reste d’actualité et peut être utile pour comprendre -en partie- ce qui se joue en France depuis un an entre ce qui fut l’Exarchat Russe de France et d’Europe occidentale du Patriarcat de Constantinople devenu pour la plus grande part Archevêché des Eglises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale sous l’égide du Patriarcat de Moscou et la partie constituant le Vicariat de Tradition Russe au sein de la Métropole Grecque-Orthodoxe de France restée dans le Patriarcat de Constantinople,
et aussi ce qui est à la base de l’incompréhension entre le Patriarcat de Constantinople et le Patriarcat de Moscou. Rivalité certes politique, mais aussi au-delà idéologique et religieuse.
Ce qui se passe avec le schisme ukrainien en est l’illustration.

Ce qui est en jeu est la manière dont les deux parties et leurs alliés considèrent l’essence profonde de l’Eglise Orthodoxe.

Pouvoir et/ou Unité

De par son histoire, le Patriarcat de Constantinople (dont la titulature complète du Patriarche est « Archevêque de Constantinople, nouvelle Rome, et Patriarche Œcuménique ») se conçoit comme Primat de l’Orthodoxie. Le premier concile de Constantinople, en 381, lui reconnaît une « prééminence d’honneur après l’évêque de Rome, car Constantinople est la Nouvelle Rome »[2].
Mais très vite, Basileus et Patriarche vont se considérer de fait comme les deux pouvoirs, politique et religieux, de la Cité de Dieu. Tous les autres leur étant subordonnés.
 
À partir du VIIe siècle, sous les coup de boutoirs des invasion arabo-ottomanes Byzance perd les territoires  des patriarcats d’Antioche, Jérusalem et Alexandrie, ce qui réduit les Églises orthodoxes en Orient au seul patriarcat de Constantinople qui recueille les sièges des différents patriarcats à Constantinople sous son autorité.
La rupture consommée en 1054 entre l’Eglise de Rome et les Eglises Orthodoxes puis l’instauration du « Rum Millet » après la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453 met de fait le Patriarche de Constantinople chef religieux de tous les chrétiens des territoires conquis (jusqu’aux portes de Vienne assiégée en 1683)
Au XIX° siècle le déclin du pouvoir ottoman et la libération des territoires conquis par les Turcs en Europe permet aux Eglises nationales de prendre leur autonomie face à Constantinople.

Empreinte de l’histoire

La mémoire inconsciente du Patriarcat de Constantinople est, semble-t-il, profondément marqué par cet imperium alors que les Eglises autocéphales le sont aussi mais de manière négative, leur autonomie ayant été plus conquise contre le Patriarcat de Constantinople qu’octroyée par lui.
D’autant plus qu’on peut considérer que si l’Empire Ottoman s’effondre avec la défaite de 1918 et le démembrement qui s’en suit qui débouche sur la révolution kémaliste laïque de 1923, le retour, à partir de 2003, d’un régime semi-dictatorial islamo-conservateur conduit par Recep Tayyip Erdogan replace le Patriarche de Constantinople dans la position précaire de ses prédécesseurs sous le joug Islamique.
L’aventure de ce qui aurait dû être le Grand et Saint Concile Panorthodoxe en est un exemple. Devant se tenir à Nicée -symbole fort à cause du Ier concile oecuménique- Erdogan « pour des raisons de sécurité » interdit le lieu. Le concile se tiendra en Crête. Et sera un échec, prélude au schisme Russe causé par les immixions de Constantinople en Ukraine
L’Eglise de Russie impose son autocéphalie au Patriarche de Constantinople dès 1589. Elle est jusqu’au XXe siècle la grande puissance du monde orthodoxe avant de subir soixante douze ans de régime communiste.

Quelle est l’essence de l’Orthodoxie ?

Les divers mouvements qui agitent le monde orthodoxe et les réactions qu’ils provoquent sont à observer en tenant compte de ce contexte. Au-delà des questions de pouvoir -si présentes bien sûr- la question qui est posée est bien celle de la nature profonde, de l’orthodoxie. C’est l’essence même de l’Orthodoxie comme communion synodale d’Eglises autonomes qui est en jeu.

[1] Un article du R.P. Alexandre SCHMEMANN écrit en 1971 à l’occasion du 30° anniversaire de l’autocéphalie de « L’Église Orthodoxe en Amérique » : SCHMEMANN Alexandre. Une tempête significative. Un document retrouvé. ( Traduction française du Père Stéphane Bigham de l’article « A Meaning-full Storm », Church, World, Mission : Reflections on Orthodoxy in the West, Crestwood, NY, St. Vladimir’s Seminary Press, 1979, pp. 85-116. En russe in Tserkov, mir, missia: mysli o Pravoslavii na Zapade, Sviato-Tikhonovskij – Institut, Moscou 1996).

[2] Canon 3 du Concile de Constantinople de 381 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Premier_concile_de_Constantinople

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Marie et l’Ange

 

La jeune fille qui reçoit la visite de l’Ange (Lc 1) est dans le présent d’une vie humaine ordinaire. Ce qui va changer radicalement le cour de sa vie c’est cette annonciation et la réponse qu’elle y donne.

L’Ange du Seigneur, expression de la parole de Dieu dans le temps humain, est toujours fracture dans cet espace limité qui se développe dans un temps qui s’écoule heure après heure sans possibilité de retour en arrière ni accélération vers l’avant.
Dieu, lui, est dans la non-temporalité  » A tes yeux Mille ans sont comme hier, comme un jour qui s’en va, une heure dans la nuit » (Ps 89,4). Dieu n’est pas présent à l’instant « T » du présent de l’histoire humaine, il est présent à toute l’histoire humaine. D’où son nom révélé a Moïse: « Je Suis »

 

L’irruption de l’Ange dans le présent de Marie, c’est l’irruption de l’intemporalité de Dieu dans sa vie de femme humaine. Sa réponse va être adhésion à ce plan de Dieu.
Il faut s’arrêter sur les versets 31-35 du chapitre 1 de l’Evangile de Luc: Les paroles de l’Ange ne peuvent se comprendre qu’a partir de sa « position » dans le plan de Dieu. Il lui expose ce qui va se passer alors qu’elle n’a pas ouvert la bouche, comme si tout était déjà d’accord !
Alors qu’en est-il de la liberté de Marie?
En fait sa réponse est totalement libre. Simplement elle est déjà connue de Dieu.

 

Son « fiat » va être mise en conformité de son « temps humain » avec l’intemporalité de Dieu. En recevant le message de l’Ange, elle entre de plein pied dans le vouloir de Dieu. Le terme qu’emploie Marie dans sa réponse n’est pas « servante du Seigneur » comme (mal) traduit le plus souvent, mais « esclave du Seigneur ». Elle se désapproprie de tout ce qu’elle est. Et cela a des conséquences. En acceptant que soit engendré en elle celui qui est « sans péché » le Saint (v 35) elle va être elle-même crée sans ce péché originel qui est rébellion contre Dieu

 

Son « fiat » entraîne son « innocence ». C’est donc dans la dynamique de son don total d’elle même à la volonté de Dieu qu’elle est faite « immaculée conception », comme re-créée par Dieu pour recevoir Jésus. En entrant dans le « plan de Dieu » c’est toute sa vie qui est sanctifiée de sa naissance à sa mort.
Dieu « sait » que Marie va exercer sa liberté dans le sens de la grâce. Marie n’est pas prédestinée. Mais son oui prononcé dans l’espace-temps humain résonne de toujours à toujours dans l’intemporalité de Dieu. « L’immaculée conception » n’est pas a envisager dans le sens d’une préparation de Marie a dire oui, mais bien la conséquence de son oui à entrer dans l’intemporalité de Dieu (v 38)

 

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