Tous sont appelés…

Dieu ne choisit pas les gens parfaits et capables pour sa mission ! Il les rend capables en les appelant !
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.Lorsqu’on lit vraiment la Bible, on se rend compte que les témoins de la foi ne sont pas des personnes parfaites, lisses, compétentes et sans défauts. Elles ont acceptés simplement de suivre Dieu tant bien que mal, de se laisser façonner par Lui et aussi pardonner pour leurs erreurs de parcours.
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.Et si plutôt qu’écrire un livre de plus dans la Bible Dieu voulait t’utiliser ? Tu accepterais de répondre à son appel pour que le Royaume de Dieu, d’amour et de paix soit davantage répandu et connu dans notre monde ?
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.Dieu t’appelle parce qu’Il est le premier à croire en toi. Ta vie à un potentiel…de malade !
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ET SI ON SE TROMPAIT D’UNITE ?

On parle de façon indifférenciée de l’Unité…mais de quelle unité parle-t-on ?

L’œcuménisme est la recherche de l’unité des chrétiens. Les dialogues entre les Eglises sont un des moyens de cette unité mais est-ce le seul ? L’unité des chrétiens n’est pas nécessairement l’unité des Eglises. Certes la recherche de consensus de plus en plus fins est non seulement souhaitable et nécessaire[1] mais ne résume pas tout.

Je pense même que la diversité de nos Eglises (à condition que ce soit une diversité réconciliée) est une vraie chance et une vraie richesse que nous avons encore à découvrir. C’est sur ce modèle[2] qu’a été créé la Communion des Eglises Protestantes en Europe (CEPE)[3] au sein du protestantisme.

Il faut bien reconnaître que c’est d’une démarche plus pesante que l’Eglise Catholique avance sur ce chemin. Mais elle avance… tirée par le Pape François qui pose des gestes nécessaires que certains trouvent sans doute (trop) audacieux…et qui sont parfois ambigus[4]

Il serait sans doute bon de se souvenir que la bataille autour de termes controversés de Vatican II (comme le fameux « subsistit in ») qui ont été interprété à postériori par certains théologiens conservateurs (comme le deviendra le Cardinal Ratzinger en tant que préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi et en tant que Pape Benoit XVI), sont affirmés dans leur sens le plus restrictif[5], en trahison complète de la volonté des Pères conciliaires[6] et de l’explication beaucoup plus nuancée de Jean-Paul II dans l’encyclique « Ut unum sint »[7]

Si « en l’Eglise Catholique subsiste l’unique Eglise du Christ », c’est clairement indiquer qu’elle n’est pas la seule, même si elle l’est parfaitement. Les Eglises orthodoxes et les Eglises d’Orient sont, elles aussi, des Eglises originelles. Et les différentes Eglises issues de réformes depuis le XVI° siècle enseignent la foi reçue des Apôtres. Et même parfois de façon plus radicale que nos « vieilles » Eglises.

Il reste un pas essentiel à faire pour l’Eglise Catholique : cesser de se croire au fond la « seule » Eglise véritable, et sans renier le magistère d’unité du pape tel qu’il a été vécu dans les premiers siècles chrétiens, admettre qu’elle est une confession de la foi chrétienne éminente certes, mais pas la seule.

On ne peut pas faire l’unité avec des frères que l’on traite comme des inférieurs accablés de soi-disantes « déficiences » mais bien avec des pairs, des égaux.

C’est une même foi qui nous unit : être chrétien c’est -au minimum- se référer à l’auto-révélation de Dieu en et par Jésus-Christ, mort et ressuscité, retourné vers le Père, à sa médiation exclusive pour le salut, et au fait qu’il se communique à nous par sa Parole dans la bible et les sacrements du baptême et du repas du Seigneur (qu’on l’appelle Divine Liturgie, Eucharistie, ou Sainte Cène) au moins.

Evangélisation / baptême et repas du Seigneur sont ce qui nous « fait » fondamentalement chrétien.   

« Nous avons été tous baptisés dans un seul esprit et dans un seul corps. Juifs ou Grecs, esclaves ou hommes libres, et nous avons été abreuvés d’un seul Esprit » (1Cor. 12,13)

Après la résurrection les Ecritures montrent Jésus qui envoie ses disciples en mission pour enseigner et baptiser. Et des avancées importantes de compréhension partagée ont été réalisée à la conférence du Conseil Œcuménique des Eglises en 1982 à Lima par le document BEM (Baptême, Eucharistie, Ministère) de « Foi et Constitution »[8]

Pratiquement toutes les Églises chrétiennes reconnaissent la valeur et la validité du baptême des autres Églises grâce à de nombreuses et fructueuses discussions œcuméniques. La reconnaissance mutuelle est établie notamment entre l’Église catholique, l’Église anglicane et les Églises luthéro-réformées et méthodiste.

Par contre la situation est plus complexe avec les Baptistes qui ne reconnaissent pas le baptême des petits enfants[9]. Cependant dans la pratique des accords locaux existent comme en Suisse [10] et le dialogue progresse[11]

 

Pareillement, pour le Repas du Seigneur. La notion de « présence réelle[12] » mérite mieux que les idées toutes faites et répétées à l’envi.

Quelle compréhension chaque Eglise a de la présence du Seigneur dans la célébration liturgique de la Divine Liturgie, Eucharistie, ou Sainte Cène ?  Les convergences sont plus nombreuses qu’on le croit, même si les vocabulaires sont piégeant. Les concepts demandent à être éclairés et confrontés. La « présence symbolique » des Eglises évangéliques, la présence réelle telle qu’envisagée par les Eglises de la CEPE sont-elles si éloignées en fait de la présence réelle sous un mode non physique ? La transsubstantiation si chère à l’Eglise catholique est-elle la meilleure façon de parler du mode de présence de Jésus-Christ dans l’eucharistie étant donné qu’elle se base sur des principes de physique aristotélicienne que l’on sait aujourd’hui fondamentalement faux et que le physicisme est repoussé par la théologie catholique ?

La recherche de l’Unité des Chrétiens passe par ces deux chantiers. Ils sont nécessaires pour qu’un accueil au Repas du Seigneur puisse se réaliser de manière ordinaire. La réalisation d’une supra-Eglise qui engloberait tout n’est pas nécessaire et serait même -à mon avis- un appauvrissement.

Il n’est pas nécessaire d’avoir un même évêque pour communier à la même table. Il faut reconnaître dans le pain et le vin, mangé et bu, la présence du Seigneur réalisée selon sa parole. (Lc 22,17-20). Les Eglises orthodoxes sont diverses et se reconnaissent entre elles en communion. La Concorde de Leuenberg unit les Eglises protestantes d’Europe qui restent diverses mais en communion de chaire et d’autel au minimum.

Ce qui nous unit est une même foi en Jésus-Christ qui par amour pour nous est mort et ressuscité, est retourné vers le Père, et qui nous libère du péché. Les évêques, successeur dans la foi des apôtres étaient douze et Pierre avait une fonction d’unité[13], jusqu’à ce que l’orgueil confessionnel, la volonté de puissance (et je pourrai citer en plus les six autres péchés capitaux) nous aient séparés.

Les théologies particulières, parfois (souvent !) volontairement antagonistes, ont été un formidable moyen d’exclusion des uns par les autres. Elles peuvent devenir une richesse. Elles le sont déjà. Les dialogues engagés en sont les prémisses.

Tous nous avons à travailler pour le Seigneur. Pas pour nos « chapelles » : « Quand l’un déclare : “Moi, j’appartiens à Paul,” l’autre : “Moi à Apollos,” n’agissez-vous pas de manière tout humaine ? Qu’est-ce donc qu’Apollos ? Qu’est-ce que Paul ? Des serviteurs par qui vous avez été amenés à la foi ; chacun d’eux a agi selon les dons que le Seigneur lui a accordés. Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé, mais c’est Dieu qui faisait croître. Ainsi celui qui plante n’est rien, celui qui arrose n’est rien : Dieu seul compte, lui qui fait croître. Celui qui plante et celui qui arrose, c’est tout un, et chacun recevra son salaire à la mesure de son propre travail. Car nous travaillons ensemble à l’œuvre de Dieu, et vous êtes le champ de Dieu, la construction de Dieu » (1Co 3,4-9)

Geo
[1] LIENHARD MARC, Identité confessionnelle et œcuménisme, in Études théologiques et religieuses, 2007/3 (Tome 82), p. 417-437. DOI : 10.3917/etr.0823.0417. En ligne : https://www.cairn.info/revue-etudes-theologiques-et-religieuses-2007-3-page-417.htm#
[2] & 45 de la Concorde de Leuenberg : https://fr.wikisource.org/wiki/Concorde_de_Leuenberg
[4] Comme cette détestable habitude de remettre sur le tapis le terme inaudible d’indulgence, véritable « chiffon rouge » pour nos frères protestants.
[5] Réponses à des questions concernant certains aspects de la doctrine sur l’Église : http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_20070629_responsa-quaestiones_fr.html
[6] LEGRAND HERVE, « Quelques réflexions ecclésiologiques sur l’Histoire du concile Vatican II de G. Alberigo », in Revue des sciences philosophiques et théologiques, 2006/3 (Tome 90), p. 495-520. & 3.2.  DOI : 10.3917/rspt.903.0495. En ligne : https://www.cairn.info/revue-des-sciences-philosophiques-et-theologiques-2006-3-page-495.htm
[7] PAPE JEAN-PAUL II. Lettre encyclique « Ut unum sint » sur l’engagement œcuménique du 25 mai 1995. Cerf/Flammarion Paris 1995, n° 10 et 11 pp 13 et 14. ISBN 2-204-05258-2
[8] CONSEIL ŒCUMENIQUE DES ÉGLISES – FOI ET CONSTITUTION. Baptême, Eucharistie, Ministère, Paris, le Centurion – Presses de Taizé, 1982. Disponible sur le web : http://documentation-unitedeschretiens.fr/
[9] Avec le document de la Commission Théologique Internationale de l’Eglise Catholique sur « L’espérance du salut pour les enfants qui meurent sans baptême (2007) » la vieille malédiction augustinienne qui damnait les enfants morts hors baptême est tombée. Les limbes sont tombés au niveau de l’option théologique possible (n°40). J’aurais plutôt tendance à dire qu’au vu du texte c’est désormais une option théologique impossible. Et c’est tant mieux. Du fait de la non nécessité absolue du baptême des petits enfants, ce peut être un élément positif vers une compréhension commune du baptême.  Cf : L’espérance du salut pour les enfants qui meurent sans baptême : http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/cti_documents/rc_con_cfaith_doc_20070419_un-baptised-infants_fr.html
[10] HOEGGER MARTIN. (responsable du dialogue œcuménique dans l’Eglise évangélique réformée du Canton de Vaud) Un élargissement de la reconnaissance mutuelle du baptême : https://www.academia.edu/11365877/Un élargissement de_la_reconnaissance_mutuelle_du_baptême
[11] SIEGWALT GERARD. Le défi du baptême. Une mise en perspective œcuménique. Études théologiques et religieuses, 2012/3 (Tome 87), p. 355-370. DOI : 10.3917/etr.0873.0355. Disponible sur le web : https://www.cairn.info/revue-etudes-theologiques-et-religieuses-2012-3-page-355.htm
[12] fr. MALDAME Jean-Michel op. Croire. Quelle présence réelle dans l’eucharistie ? La Croix. Com / Croire. Disponible sur le web : https://croire.la-croix.com/Definitions/Sacrements/Eucharistie/Quelle-presence-reelle-dans-l-eucharistie.
[13] PAPE JEAN-PAUL II. Lettre encyclique « Ut unum sint » sur l’engagement œcuménique. op. cit. n° 88 ss.
     Sur le sujet,on peut consulter DELAIGUE CHRISTOPHE. Quel pape pour les chrétiens ? ed. Groupe Artège, Descléé de Brouver, Paris 2014

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Bêtise et péché

 

Gn 1,26-28 : « Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il soumette les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toute la terre et toutes les petites bêtes qui remuent sur la terre !  Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa ; mâle et femelle il les créa. »   Dieu les bénit et Dieu leur dit : « Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la. Soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et toute bête qui remue sur la terre ! » Dominer et soumettre : dans la genèse ces deux verbes soulignent la ressemblance de l’Homme avec Dieu. Ce n’est pas un permis d’abuser ![1]

Le pape François, dans l’introduction de son encyclique « Laudato Si » redit cette vérité : « Laudato si’, mi’ Signore », – « Loué sois-tu, mon Seigneur », chantait saint François d’Assise. Dans ce beau cantique, il nous rappelait que notre maison commune est aussi comme une sœur, avec laquelle nous partageons l’existence, et comme une mère, belle, qui nous accueille à bras ouverts : « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la terre, qui nous soutient et nous gouverne, et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l’herbe ». Cette sœur crie en raison des dégâts que nous lui causons par l’utilisation irresponsable et par l’abus des biens que Dieu a déposés en elle. Nous avons grandi en pensant que nous étions ses propriétaires et ses dominateurs, autorisés à l’exploiter. »[2]

Nous sommes créés libres et responsable de la manière dont nous utilisons et prenons soin de la terre.

Aujourd’hui nous sommes « frappés » par cette épidémie de Coronavirus Covid-19. Non pas par une quelconque fatalité, mais parce qu’un gouvernement totalitaire refuse de regarder en face ses responsabilités qu’elle a tenté de faire partager par des pangolins et maintenant des chauves-souris…
Des autorités chinoises qui ont d’abord tenté d’étouffer la nouvelle et qui ainsi portent une grande part de responsabilité, mais pas seulement.
Les réactions des politiques de tout bord pour le moins érratiques ou irresponsables.
Plus tous les égoïsmes qui se révèlent: individuels, collectifs, institutionnels.
Et heureusement de belles choses aussi souvent au niveau personnel.
J’ai écrit « frappé » entre guillemets parce que ce n’est pas le résultat d’un malheur extérieur mais bien le résultat de notre action humaine. Et les conséquences sur les populations pauvres dans le monde vont être terrifiantes.
Le péché et la bêtise couplée ont fait à ce jour plus de 96000 morts dans le monde. Et on est encore en phase montante de la pandémie.

 

Et ce n’est qu’un des aspects de la bêtise et du péché à l’œuvre contre la Création.
Alors on a fait des tas de prières et des cultes et des divines liturgies pour demander à Dieu de nous délivrer de ce fléau.
Mais c’est inutile. Dieu n’y peut rien. Ce qui nous arrive est le produit de la façon destructrice dont nous utilisons notre liberté d’agir sur la création qui nous est soumise. Et Dieu n’ira pas contre notre liberté.
L’ Esprit Saint peut nous inspirer la voie à suivre, et c’est pour cela seulement et pour les malades que nous pouvons prier.

 

En ce vendredi saint 2020 nous crucifions Dieu encore et encore à travers ses créatures et sa création.
Puissions-nous entendre Jésus du haut de sa croix nous redire
Père pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font “.

 

 

 

[1] Traduction œcuménique de la bible. 11°ed. Bibli’o Villiers-le-Bel et Ed du Cerf Paris 2010. Note 1,28 p 56.
[2] PAPE FRANCOIS. Loué sois-tu (Laudato Si) Sur la sauvegarde de la maison commune. Ed Salvator, Paris 2015, p 7.

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Pardon, indulgences et coronavirus: réaction protestantes

Un article du site suisse “Protestinfo”

Protestinfo est une agence de presse spécialisée dans l’actualité des Églises réformées de Suisse romande. Elle diffuse une information libre et loyale touchant également aux questions d’éthique, de société et de spiritualité.

 

Si le terme employé fait débat et est maladroit, la teneur des réactions est plutôt intéressante dans sa modération.
Il n’en reste pas moins qu’il serait plus que temps que mon Eglises arrête de dire les choses du 21°siècle avec les mots du 16° siècle, surtout s’ils ont été vecteur de division.
Geo
La récente déclaration du pape quant à l’indulgence plénière accordée aux malades du coronavirus [1] a suscité de vives réactions auprès des protestants, qui ont largement exprimé leur consternation sur les réseaux sociaux. Mais n’y aurait-il pas un malentendu, sur les mots et les intentions?

L’annonce a été faite le 20 mars, dans le contexte de crise sanitaire extrême que connaît en particulier l’Italie. Par voie de décret, le Vatican a annoncé que l’Église catholique accordait l’indulgence plénière aux malades du coronavirus sous certaines conditions. Une déclaration qui n’a pas manqué d’indigner nombre de protestants, qui ont relayé l’info sur les réseaux sociaux avec la plus vive consternation.

«Encore une fois, je me suis dit: “L’Église catholique en est encore là?” Encore à faire de Dieu un comptable qui récompense chacun, chacune selon ses bonnes ou mauvaises actions? Encore à s’arroger le pouvoir d’influencer le jugement de Dieu», confie Olivier Bauer, théologien réformé. Charlotte Kuffer, l’ancienne présidente de l’Église protestante de Genève, qui se dit «profondément attachée à la communion des Églises chrétiennes, exprime également sa «désespérance de protestante, de ne pouvoir partager une compréhension du pardon qui se nourrisse du “sola gratia” qui mette en avant l’amour de Dieu sans condition.» Chez les protestants, le pardon est en effet accordé par la seule grâce de Dieu, par le moyen de la foi.

Un persistant malentendu

La déclaration aurait-elle dès lors réveillé les divergences théologiques entre les deux confessions? «La question des indulgences est un des points majeurs de décrochage entre les deux Églises et contre laquelle les réformateurs se sont battus», rappelle l’historien du christianisme Michel Grandjean. «Or l’un des problèmes est que la majorité des protestants comme des catholiques ne comprennent pas vraiment de quoi il s’agit; ils confondent pardon et indulgence.»

Pour Jean-Marie Brandt, ancien président de la Fédération ecclésiastique catholique romaine du canton de Vaud, «il n’y a pas de confusion possible. Le pardon ne vient que de Dieu. L’indulgence, quant à elle, vise à réconcilier la personne avec elle-même et sa communauté.» Le théologien Jean-Baptiste Lipp, président de la Conférence des Églises réformées romandes (CER), invoque également l’existence d’un «malentendu»: «Il ne s’agit pas de remettre en question la théologie de la grâce, sur laquelle luthériens et catholiques se sont accordés en 1999.» Pourtant, estime-t-il, «probablement que les catholiques jouent sur cette ambiguïté…»

Face aux réactions des protestants, Jean-Marie Brandt admet regretter «un manque de précaution de la part des autorités vaticanes: elles auraient pu anticiper les réactions des autres confessions en rédigeant un communiqué plus clair». Cela aurait-il suffi? Pas sûr, car restent les conditions auxquelles sont soumis les fidèles pour bénéficier de ces indulgences.

Des conditions qui dérangent

«L’intention de rejoindre les malades auxquels on n’a plus accès est belle dans l’intention, on voudrait la respecter, mais les modalités ont de quoi nous désarçonner», énonce le théologien réformé Christophe Chalamet. Outre l’injonction de réciter diverses prières et invocations à la Vierge Marie, accompagnées sous recommandation d’un chapelet ou crucifix, c’est le minutage de la lecture de la Bible qui a choqué les protestants. En effet, la Pénitencerie apostolique accorde l’indulgence plénière «à ceux qui s’adonnent à la lecture de la Sainte Écriture pendant au moins une demi-heure». Si les réformateurs pourraient se réjouir de cette appel soutenu à lire la Bible, il n’en reste pas moins que, «même s’il n’y a pas de monnaie trébuchante, on est quand même dans le registre du donnant-donnant», s’indigne Christophe Chalamet.

L’historien Michel Grandjean souligne néanmoins qu’ici «les conditions sont réduites au minimum», contrairement à ce qui a pu être requis à d’autres époques (argent, pèlerinage, etc.). «Cela donne l’impression d’une entreprise qui propose un discount – c’est quasiment les soldes», ironise-t-il. Olivier Bauer se veut plus critique: «Sous couvert de compassion, la Pénitencerie apostolique sous l’autorité du souverain pontife profite de l’épidémie de Covid-19 pour tenter de réaffirmer un pouvoir qui lui échappe.» Au contraire, répond Jean-Marie Brandt: «Le pape renonce ainsi au rôle d’intermédiaire de l’Église, et invite à la responsabilité directe entre le Créateur et sa créature» – l’essence même de la théologie réformée.

Répondre à l’urgence

Du côté de l’Église évangélique réformée de Suisse (EERS), on se veut plus accueillant. «Le pape n’invente pas de nouveaux critères, les décrets correspondent à la doctrine et aux normes juridiques de l’Église catholique. Le Vatican ne propose pas de marchandage ni ne distribue de billets à prix réduit pour le Royaume des cieux, mais réagit à une situation dramatique», insiste Frank Mathwig, chargé des questions théologiques et éthiques au sein de l’institution.

«Certes, cette déclaration nous laisse un petit goût de rebouilli du 16e siècle», atteste Jean-Baptiste Lipp. «Mais face à l’épreuve, chaque Église dispose d’une pharmacie de trésors spirituels pour accompagner ses fidèles. Il est donc normal qu’elle les utilise.»

«Après de telles déclarations, on se sent un peu étrangers les uns aux autres», confie pour sa part Christophe Chalamet. «Mais il ne faudrait pas oublier l’intention derrière ces pratiques d’un autre âge, qui est de rejoindre les personnes en souffrance, là où elles se trouvent», ajoute-t-il. «C’est ça l’essentiel.» «Cet appel aux catholiques devrait peut-être aussi nous inviter à renouer avec ce qui, dans notre tradition réformée, peut nous aider et nous relier à la Source», estime par ailleurs le président de la CER. «Car si l’amour de Dieu est universel, est-ce que je tends la main vers ce qui m’est offert?»

Des désaccords théologiques perdureront encore entre les deux confessions, mais «c’est dans la solidarité avec les malades, les mourants, ceux qui les aident et leurs familles que l’œcuménisme se révèle le plus efficace», rappelle le théologien de l’EERS. «L’œcuménisme est un long chemin, encore jonché de grosses pierres qui nous déstabilisent», enchaîne Charlotte Kuffer: «La pratique œcuménique de terrain, à travers notamment du travail des aumôniers, est ce que les chrétiens ont de plus précieux.»

[1] https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2020-03/decret-l-indulgence-pleniere-accordee-aux-malades-du-covid19-et.html

article sur le site: https://www.protestinfo.ch/eglises/2020/03/pardon-indulgences-et-coronavirus-oecumenisme-eglise-catholique-theologie-luther

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Annonciation

Marie et l’Ange

 

La jeune fille qui reçoit la visite de l’Ange (Lc 1) est dans le présent d’une vie humaine ordinaire. Ce qui va changer radicalement le cour de sa vie c’est cette annonciation et la réponse qu’elle y donne.

L’Ange du Seigneur, expression de la parole de Dieu dans le temps humain, est toujours fracture dans cet espace limité qui se développe dans un temps qui s’écoule heure après heure sans possibilité de retour en arrière ni accélération vers l’avant.
Dieu, lui, est dans la non-temporalité ” A tes yeux Mille ans sont comme hier, comme un jour qui s’en va, une heure dans la nuit” (Ps 89,4). Dieu n’est pas présent à l’instant “T” du présent de l’histoire humaine, il est présent à toute l’histoire humaine. D’où son nom révélé a Moïse: “Je Suis”

 

L’irruption de l’Ange dans le présent de Marie, c’est l’irruption de l’intemporalité de Dieu dans sa vie de femme humaine. Sa réponse va être adhésion à ce plan de Dieu.
Il faut s’arrêter sur les versets 31-35 du chapitre 1 de l’Evangile de Luc: Les paroles de l’Ange ne peuvent se comprendre qu’a partir de sa “position” dans le plan de Dieu. Il lui expose ce qui va se passer alors qu’elle n’a pas ouvert la bouche, comme si tout était déjà d’accord !
Alors qu’en est-il de la liberté de Marie?
En fait sa réponse est totalement libre. Simplement elle est déjà connue de Dieu.

 

Son “fiat” va être mise en conformité de son “temps humain” avec l’intemporalité de Dieu. En recevant le message de l’Ange, elle entre de plein pied dans le vouloir de Dieu. Le terme qu’emploie Marie dans sa réponse n’est pas “servante du Seigneur” comme (mal) traduit le plus souvent, mais “esclave du Seigneur”. Elle se désapproprie de tout ce qu’elle est. Et cela a des conséquences. En acceptant que soit engendré en elle celui qui est “sans péché” le Saint (v 35) elle va être elle-même crée sans ce péché originel qui est rébellion contre Dieu

 

Son “fiat” entraîne son “innocence”. C’est donc dans la dynamique de son don total d’elle même à la volonté de Dieu qu’elle est faite “immaculée conception”, comme re-créée par Dieu pour recevoir Jésus. En entrant dans le “plan de Dieu” c’est toute sa vie qui est sanctifiée de sa naissance à sa mort.
Dieu “sait” que Marie va exercer sa liberté dans le sens de la grâce. Marie n’est pas prédestinée. Mais son oui prononcé dans l’espace-temps humain résonne de toujours à toujours dans l’intemporalité de Dieu. “L’immaculée conception” n’est pas a envisager dans le sens d’une préparation de Marie a dire oui, mais bien la conséquence de son oui à entrer dans l’intemporalité de Dieu (v 38)

 

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En mémoire du Père André Fournier

 

 

 

Mon frère, le Père André Fournier est décédé le 8 février au domicile Rennais de ses amies Christine et Odile Abrioux-Bedouet, entouré de leur affection et de leurs soins des suites d’un cancer inguérissable, âgé de 73 ans.

André, après un CAP de fraiseur en 1965 et un CAP de dessinateur en constructions mécaniques en 1966 a travaillé comme agent technique jusqu’en 1976.
Servir était la devise des Routiers Scouts de France. C’est profondément marqué par ces valeurs du scoutisme que toute sa vie va être mise au service des autres dans ses diverses responsabilités et engagements, que ce soit dans le scoutisme ou l’animation liturgique, et qui se continuerons dans le monachisme ou dans le ministère sacerdotal.
Son parcours il en parle dans une interwiew à la Croix en 2007:
«Enfant, j’habitais Montmartre à Paris : sur un mont, déjà ! J’avais 5 ans quand je suis venu au Mont pour la première fois. Je me souviens de mon choc en voyant, du fond de la baie, cette pyramide posée sur le sable. J’y suis revenu à 26 ans en tant que responsable scout, et pendant trois ans j’ai séjourné régulièrement au sein de la petite communauté monastique de l’époque, dont le prieur était le Père. Bruno de Senneville, bénédictin du Bec Hellouin.
Lors d’une retraite, j’ai eu la certitude que Dieu me demandait de rester là et en 1976, j’entrais dans cette communauté. Cela fait donc trente et un ans que je vis sur le Mont. Il me fascine toujours autant, et j’éprouve un coup au cœur à chaque fois que j’y reviens après quelques semaines d’absence… Cela n’empêche, la vie y est difficile : le Mont est un lieu de combat spirituel, mais aussi physique et psychologique.”

 

 André entre-temps, est ordonné diacre dans l’abbatiale du Mont en 1983, puis prêtre dans la cathédrale de Coutances en 1984.
Pendant quatre ans, il se partage entre Pontorson (à 7 km) et le Mont, où il est moine hôtelier.

En 1989, ses frères et soeurs l’élisent prieur de la communauté. Mgr Fihey, l’évêque de Coutances d’alors, l’autorise à cesser ses deux mi-temps.

En 1995, André est nommé administrateur de la paroisse du Mont Saint-Michel avant de devenir, l’année suivante, recteur du sanctuaire – tout en demeurant prieur de la communauté de l’abbaye jusqu’en 2001 ou il favorise l’arrivée et l’accueil des Fraternités Monastiques de Jérusalem pour remplacer la trop petite communauté pour qui la tâche est devenue trop lourde.

Avec le Père François Lancelot, 87 ans, il s’installe alors dans le village, à la maison du Pelerin, à proximité de l’église paroissiale Saint-Pierre – qui est aussi l’église du sanctuaire du Mont depuis dix siècles et y fonde la librairie Siloe “pour qu’on puisse acheter une bible sur le Mont

Il est nommé directeur diocésain des pèlerinages en 2001.

En 2009, tout en restant recteur du Sanctuaire du Mont Saint-Michel, il deviendra curé de la paroisse Notre-Dame de la Paix de Pontorson, en charge de 16 clochers. Et en septembre 2018, il accepte d’être administrateur de la paroisse de Saint Michel de Ducey

André était membre de l’Association Chrétienne Oecuménique de Normandie et la présence de ministres de la Communion Anglicane et de l’ Eglise Evangélique Protestante témoigne de son attachement discret mais profond à la la promotion de l’unité des chrétiens.

 

(Eléments d’articles publiés avec l’aimable autorisation de la rédaction du journal La Croix)

 

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Office d’admission de Donna Derrick comme Raeder de l’Eglise Anglicane

Office d’admission de Donna Derrick comme Raeder de l’Eglise Anglicane

Notre amie Donna Derrick, administrateur de l’Association Chrétienne Oecuménique  de Normandie (ACONor), a été installée dans le ministère de Reader au service de l’Eglise Anglicane samedi 11 janvier à l’Eglise paroissiale de Hommeël à Gratot dans la Manche

Le ministère de “Raeder” dans l’Eglise d’Angleterre est un ministère laïque souvent traduit par “diacre” parce qu’il est un ministère de service de la Communauté, de proclamation des Ecritures, et de prédication.

Félicitation et merci à Donna pour cet engagement auprès de ses frères et soeurs de la Manche

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Donna Derrick Reader de l’Eglise Anglicane

Office d’admission de Donna Derrick comme Raeder de l’Eglise Anglicane

Notre amie Donna Derrick, administrateur de l’Association Chrétienne Oecuménique  de Normandie (ACONor), sera installée dans le ministère de Reader (diacre) de l’Eglise Anglicane samedi 11 janvier.

Le Père M-Elie-Joseph Pottin et moi-même représenterons l’ACONor

Nous l’accompagnons de notre amitié et notre Prière

 

20200111 Donna Derrick licensing invitation

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Lundi 23 novembre 2020 à 20h30

Site internet http://www.labiblearouen.org/

 

Lundi18 janvier 2021 à 19h
A l’Espace du Moineau, au centre diocésain
41 route de Neufchâtel, 76000 Rouen.

 

La Bible à Rouen vous invite à une Conférence-débat :

 

Christianisme et culture sans Dieu
Pourquoi l’acte de lecture de la Bible est-il décisif aujourd’hui
 
avec le Pasteur François Clavairoly
Président de la Fédération protestante de France

 

François Clavairoly est Président de la Fédération protestante de France depuis 2013 et membre du Groupe des Dombes,
 
Pasteur à Rouen de 1982 à 1988, il a présidé de 2002 à 2007 la communion protestante luthéro-réformée, et a joué un grand rôle dans la création de l’Église protestante unie de France.
Depuis 2015, il assure la présidence de la Conférence des responsables de culte en France

Il vient de publier “Après Dieu” : Lien ici

 

Libre participation aux frais
 Pour des raisons de sécurité sanitaires,
inscription obligatoire au 06 62 07 50 89 ou par mail : labiblearouen@laposte.net

 

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