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Le 5 septembre notre sœur, Blandine Lagrut, a soutenu sa thèse de doctorat de philosophie à l’Université de Nancy.
Un beau premier aboutissement de plusieurs années de travail universitaire consacrées à la philosophe Elizabeth Anscombe.
Résumé (court) de sa thèse:
Mots-clés : philosophie morale, bonté, vérité, intégrité, interdits absolus, nature humaine, discernement, nature spirituelle.
Pour Elizabeth Anscombe, tout effort de bonté est indissociablement une quête de vérité. La vigilance morale prend chez elle la forme d’un “Daimôn” rappelant à chacun la tâche d’examiner sa vie : « Peut-être que d’une manière que je ne vois pas, je me trompe désespérément sur une chose essentielle. »
Cette thèse défend l’idée qu’Anscombe élabore un type original de réalisme moral centré sur la notion d’intégrité et polarisé par une question : comment une personne parvient-elle à saisir, le plus rigoureusement possible, le sens et la gravité de ses actions ? Selon elle, trois conditions sont nécessaires afin d’évaluer correctement le poids de nos actes — elles donnent le plan de notre travail : on a besoin de savoir ce qu’on fait effectivement, on doit avoir une certaine idée des nécessités liées à sa nature d’humain et enfin, on doit reconnaître l’infinie valeur de cette nature.
Chemin faisant, cette thèse montre comment la philosophie anscombéenne de l’intégrité reconfigure le débat sur les interdits en morale. Pour Anscombe, certains actes sont à refuser absolument, quoi qu’il en coûte du bien-être ou de la situation conséquente. Mais cela ne peut se faire ni au détriment du discernement personnel ni au prix d’une aliénation.
Sa manière de concevoir l’humain permet de résoudre cette tension en établissant que l’interdit n’a pas besoin d’être décrété par une autorité extérieure pour être absolu. Il peut s’imposer comme une évidence intérieure en raison de notre nature spirituelle.
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