Le concile Vatican II_4ème session (14 septembre 1965 – 8 décembre 1965)

 

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XXXV Le concile Vatican II_4ème session (14 septembre 1965 – 8 décembre 1965)

 

 

Onze schémas sont inachevés au terme de la troisième session, et les commissions travaillent à leur donner une forme définitive dans la période qui sépare les deux sessions. En particulier, le schéma XIII, qui traite de la place de l’Église dans le monde moderne, qui est revu par une commission qui, grande nouveauté, inclut des laïcs.

     Paul VI ouvre la quatrième et dernière session du concile le 14 septembre 1965, et institue le Synode des évêques. Le motu proprio Apostolica sollicitudo [1] instituant le synode des évêques est promulgué dès le lendemain, 15 septembre. Cette structure, destinée à se rassembler à intervalles réguliers, doit poursuivre la coopération entre les évêques et le pape après la fin du concile.
     Il annonce également son intention de se rendre à l’ONU ou il se ferait l’écho des voix conciliaires pour « proclamer un message de concorde, justice, amour fraternel, et paix, parmi tous les hommes qui sont aimés de Dieu et dotés de bonne volonté [2]»

 

Les travaux du concile

 

Décret sur la liberté religieuse

     La première question débattue lors de la quatrième session, comme promis par le pape, est le décret sur la liberté religieuse, sans doute le plus controversé des documents conciliaires [3].

     La liberté religieuse est l’objet de la déclaration Dignitatis Humanae [4], votée le 7 décembre 1965. Le texte ne traite pas de la liberté dans l’Église mais du libre exercice de la religion dans la société civile. Il affirme que les pouvoirs publics ne doivent pas imposer ou interdire une option religieuse. La déclaration énonce notamment qu’« en matière religieuse nul ne [peut être] forcé d’agir contre sa conscience » (§ 2) et que « personne ne doit être contraint à embrasser la foi malgré lui » (§ 10). Toutefois, la déclaration n’évoque pas la « liberté de conscience ». Cette dernière avait en effet été qualifiée par Grégoire XVI de « délire » dans l’encyclique Mirari vos en 1832, expression reprise dans l’encyclique Quanta cura de Pie IX en 1864.
La nature de l’articulation entre liberté de conscience et liberté religieuse reste objet de débats

     Il est à noter qu’ avant le concile, l’Église n’exigeait la liberté que pour elle-même, se réservant la possibilité, lorsqu’elle était majoritaire, d’interdire les autres confessions, ou, au mieux, de les « tolérer », comme dans le concordat espagnol de 1953. Cette exigence de liberté pour elle-même associée à une « intolérance » pour les autres confessions constituait un « double standard ». Désormais l’Église se pose en défenseur de toutes les libertés religieuses.

     Aucun document n’a rencontré autant d’hostilité de la part de la minorité conciliaire. Le texte avait d’abord été conçu comme un chapitre du décret sur l’œcuménisme, destiné à régler le problème des tracasseries antiprotestantes dans les pays traditionnellement catholiques comme l’Espagne et la Colombie. La version finale a une autre perspective : répondre aux reproches d’intolérance adressés à l’Église catholique, et revendiquer, face aux États totalitaires marxistes, la liberté de culte pour les chrétiens.

     Dignitatis humanae fonde la liberté religieuse sur la dignité de la personne. La déclaration est fortement influencée par Pacem in terris, qui reprend les points les plus importants de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.
La première partie du texte s’adresse à tout homme et utilise surtout le langage de la raison.
La deuxième partie, qui relève davantage du registre théologique, montre que cette doctrine de la liberté est impliquée par la foi chrétienne. Le § 11, en particulier, propose une méditation sur la prédication de Jésus et des apôtres, qui ne repose aucunement sur la contrainte.
     La première mouture est votée par 1 997 voix contre 224. L’organisation de l’Église catholique, qui ne fonctionne pas par majorité simple, rend le chiffre des opposants très important.
Après de nouvelles révisions, il est voté à une majorité de 2 308 pour et seulement 70 voix contre.

 

La Constitution pastorale sur l’Église dans le monde de ce temps (Gaudium et spes [5])

Plan

      • Avant-propos (1 à 3)
      • Introduction : La situation de l’homme dans le monde moderne (4 à 10)
      • Première partie – L’Église et la vocation humaine (11 à 45)
        • Chapitre I – La dignité de la personne humaine (12 à 22)
        • Chapitre II – La communauté humaine (23 à 32)
        • Chapitre III – L’activité humaine dans le monde (33 à 39)
        • Chapitre IV – Le rôle de l’Église dans le monde moderne (40 à 45)
      • Deuxième partie – De quelques problèmes plus urgents (46 à 93)
        • Chapitre I – Dignité du mariage et de la famille (47 à 52)
          • Introduction (53)
          • Situation de la culture dans le monde actuel (54 à 56)
          • Quelques principes relatifs à la promotion culturelle (57 à 59)
        • Chapitre III – La vie économico-sociale (63 à 72)
        • Chapitre IV – La vie de la communauté politique (73 à 76)
        • Chapitre V – La sauvegarde de la paix et la construction de la communauté des Nations (77 à 90)
      • Conclusion (91 à 93)

Résumé

     La première partie a pour titre « L’Église et la vocation humaine » et s’articule en quatre chapitres. Les deux premiers sont, nous l’avons dit, ceux qui sont apparus le plus tôt dans la rédaction, comme une introduction aux chapitres spéciaux sur les diverses questions de la vie sociale. Ils ont désormais pour titres : « La dignité de la personne humaine » et « La communauté humaine ». Suit un chapitre III, devenu vraiment le chapitre central, où est élaborée, dans le contexte des humanismes modernes, une théologie du sens de « l’activité humaine dans l’univers », et du sens même de toute l’activité quotidienne des hommes. La réalité du péché n’est pas ignorée, mais le Concile n’a pas hésité à manifester l’achèvement de l’activité humaine dans le Christ ressuscité, à travers le mystère pascal, et le rapport entre toute l’œuvre de l’homme et « la terre nouvelle, les cieux nouveaux », le royaume éternel que le Christ remet à son Père.

     Le chapitre IV ramène, dans ce contexte anthropologique, christologie et eschatologique d’ensemble, à la considération de l’Église, non seulement porteuse de ce message, mais aussi « sacrement » du salut et de l’unité de l’humanité réconciliée. Cette Église est donc du ciel, mais bien dans le monde cependant. Et le Concile de s’efforcer de faire voir tout ce qu’elle peut offrir à l’homme et au monde, et de même ce qu’elle en reçoit (« Rapports mutuels de l’Église et du monde »).

     Dans ce cadre, le Concile veut traiter « De quelques problèmes plus urgents ». C’est le titre et c’est le sens de la Deuxième Partie de Gaudium et spes. Il s’agit d’aider les hommes autant qu’il est possible en projetant sur ces problèmes la « lumière des principes qui nous viennent du Christ ».

      Les domaines ainsi retenus sont : la famille (ch. 1) ; la culture (ch. 2) ; la vie économico-sociale (ch. 3) ; la communauté politique (ch. 4) ; la communauté des nations à construire et la paix à sauvegarder (ch. 5). Même sur ces sujets l’enseignement du Concile est particulièrement autorisé. Celui que donne un pape ou l’autre a toujours un caractère quelque peu personnel, l’enseignement du Concile a l’avantage d’être celui de tout l’épiscopat, et d’avoir été soumis effectivement à la critique des deux mille évêques réunis.

 

Un document clé

 

Gaudium et spes sera vite retenu comme l’un des deux documents clés du Concile. Un peu injustement sans doute en ce qui concerne d’autres textes importants, pour beaucoup le Concile tout entier ce fut : Lumen gentium, donc l’Église dans sa nature et dans sa structure, et Gaudium et spes, l’Église dans le monde, l’Église envoyée au monde.

Gaudium et spes: est approuvée en dernière lecture le 7 décembre 1965 par 2 309 voix contre 75 et 7 votes nuls.

 

Le voyage de Paul VI à l’ONU (4 – 5 octobre 1965) [6]

 

 

     Le souci de rendre l’Église présente au monde moderne et à ses problèmes était chez Paul VI une véritable hantise. L’idée lui vint d’assurer un plus grand retentissement à son appel de Bombay en en faisant parvenir officiellement le texte au Secrétaire Général des Nations- Unies.
     Le message fut remis à Monsieur U Thant le 15 janvier 1965. La réponse fut immédiate : «Je suis si profondément ému par cet appel, répondait U Thant le 20 janvier, que je suis prêt, au nom des Nations-Unies, à examiner immédiatement s’il serait possible à Votre Sainteté de paraître devant l’Assemblée Générale siégeant en séance spéciale au cours de sa 19e session[7]

Les accords furent pris, et ce fut finalement au cours de la 20e session, le 4 octobre 1965 — l’année où l’O.N.U. fêtait le vingtième anniversaire de sa fondation — que Paul VI parut à New- York devant les représentants de la quasi totalité des nations du monde. Seuls les représentants de l’Albanie s’étaient abstenus.

«Jamais plus la guerre! Jamais plus la guerre! C’est la paix, la paix qui doit guider le destin des peuples et de toute l’humanité
Et le pape indiquait les voies pour la construction de la paix : «La première est celle du désarmement. Si vous voulez être frères, laissez tomber les armes de vos mains.» Puis le respect de la vie : «Votre tâche est de faire en sorte que le pain soit suffisamment abondant à la table de l’humanité, et non pas de favoriser un contrôle artificiel des naissances, qui serait irrationnel, en vue de diminuer le nombre des convives au banquet de la vie. [8]»

Paul VI eut un long entretien, au cours de ce voyage, avec le Président Johnson. Il célébra une messe au Yankee Stadium devant 90.000 personnes, et rentra à Rome, où il fit son entrée dans l’assemblée conciliaire réunie à Saint-Pierre le 5 octobre dès sa descente d’avion pour rendre compte de son voyage.

 

Reprise des travaux du concile

 

Déclaration sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes (Nostra Ætate [9])

     La déclaration est un texte bref et concis, qui choisit s’appuyer sur  l’humanité commune. Les peuples forment une « unique communauté », en vertu d’une même origine, et «d’une seule fin dernière : Dieu, dont « la bienveillance et l’offre de salut s’adresse à tous ».

     Dans ce mouvement, le texte va d’abord poser un regard sur les religions les plus éloignées (animisme, religions orientales), pour en venir aux plus proches : l’islam puis le judaïsme.

     Le « commun » de l’origine et du devenir ultime de l’Homme encadrent donc un regard en lequel un autre  « commun » -celui d’une proximité de doctrine- s’amplifie au fur et à mesure, pour culminer en Dieu. Ce mouvement montre que les relations interreligieuses ne visent pas un syncrétisme, puisque c’est de Dieu seul que peut venir -et que viendra- l’unité.

     Elles invitent plutôt, par la contemplation de ce qui nous est commun, à vivre plus intensément de ce que Dieu nous a déjà donné, et à le cultiver, particulièrement en faisant progresser entre nous la charité et l’estime.

     La Déclaration sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes (Nostra Ætate) est approuvée en dernière lecture le 28 octobre 1965 par 2 221 voix contre 88 et 1 vote nul.

 

Le Décret sur le ministère et la vie des prêtres (Presbyterorum Ordinis) [10]

 

     Globalement bien accueilli sauf que la position latine du célibat ecclésiastique est remis en question par une petite minorité de de  pères conciliaires (entre autres les Brésiliens). En réaction, Paul VI retire la question de l’agenda conciliaire en faisant savoir par une lettre au card Tisserand, doyen du Sacré Collège, lue dans l’Aula, qu’il n’envisageait pas de modification de la discipline de l’Eglise Catholique Romaine sur ce sujet. Un des aspect remarquable du document est qu’il insiste sur le rôle du prêtre « en communion hiérarchique avec l’évêque » ce qui met l’accent sur l’autorité épiscopale, détenteur de la plénitude du sacerdoce.

Le texte présente d’autres aspects remarquables.

    • Le ministère (service) est d’abord presbytéral (en communion avec les autres prêtres et avec l’évêque) avant d’être sacerdotal. Leur première fonction est d’enseigner la Parole de Dieu (PO n°4 // LG 28). Administrer les sacrement vient en second (même si évidement ce n’est pas secondaire) (PO n°5 )
    • La sainteté et la vertu personnelle
      Le Décret sur le ministère et la vie des prêtres (Presbyterorum Ordinis) est approuvé en dernière lecture 7 décembre 1965 par 2 390 voix contre 4.

 

La Constitution dogmatique sur la Révélation divine (Dei Verbum) [11]

Dei Verbum (DV), refait le point sur la manière dont Dieu se révèle à l’homme dans les Saintes Écritures

La révélation elle-même

     La révélation exprime la volonté qu’a Dieu de se faire connaître aux hommes : « Il a plu à Dieu, dans sa bonté et sa sagesse, de se révéler lui-même ». Cette révélation a d’abord commencé par la parole des prophètes et l’histoire du peuple élu, puis Dieu lui-même, en la personne du Christ, est venu se révéler aux hommes.
     Tout ce qui est alors nécessaire à l’homme pour rejoindre la vie divine est alors révélé, et « il n’y a plus à attendre de nouvelle révélation officielle avant l’apparition dans la gloire, de Notre-Seigneur Jésus-Christ ».
Cette révélation est consignée par écrit dans les Saintes Écritures.

La transmission de la révélation divine

     Le concile a souhaité rappeler ensuite que la transmission de cette révélation s’est faite en premier lieu par les apôtres. La compréhension sans cesse approfondie des mystères de Dieu, les exemples qu’ont donnés les apôtres et leur successeurs deviennent la Tradition.
     Cette connaissance pratique de ce qui a été révélé une fois pour toutes, acquise « par la contemplation et l’étude qu’en font les croyants qui les gardent dans leur cœur, par la pénétration profonde des réalités spirituelles qu’ils expérimentent, par la proclamation qu’en font ceux qui avec la succession épiscopale ont reçu un charisme assuré de la vérité »

L’inspiration divine de l’Écriture et son interprétation 

     L’Écriture doit être tenue comme des assertions du Saint-Esprit. C’est pourquoi il faut que l’exégète cherche profondément le sens des textes en tenant compte du genre littéraire et des manières de faire de chaque époque. Il faut faire attention au fait que les paroles divines passant par les langues humaines sont devenues semblables au langage des hommes.

L’Ancien Testament

     Dans cette Écriture sainte même l’Ancien Testament a une valeur impérissable. Avec le peuple élu, Dieu se révèle, en paroles et en actions, comme « l’unique Dieu véritable et vivant ».
     L’Ancien Testament prépare l’avènement du Christ, témoigne d’une véritable pédagogie divine et cache le mystère du salut… En d’autres termes, le Nouveau Testament est caché dans l’Ancien, et, dans le Nouveau, l’Ancien est dévoilé.

Le Nouveau Testament

     L’importance du Nouveau Testament est claire, c’est l’excellence de la Révélation. En particulier, les Évangiles possèdent une supériorité méritée sur toute l’Écriture car on y trouve les gestes et les paroles du Christ, le Verbe qui s’est fait chair dans la plénitude des temps.
     Ces quatre Évangiles, d’origine apostolique, transmettent fidèlement ce que Jésus a fait et enseigné en réalité. Les auteurs sacrés les ont composés en « choisissant certains de nombreux éléments transmis soit oralement soit déjà par écrit, [en] rédigeant un résumé des autres, ou [en] les expliquant en fonction de la situation des Églises »… Cependant, le canon du Nouveau Testament ne se limite pas aux Évangiles, il contient aussi des épîtres de saint Paul et d’autres écrits apostoliques. Ceux-ci racontent les débuts de l’Église et exposent sa doctrine authentique.

La Sainte Écriture dans la vie de l’Église

     La Sainte Écriture en entier est importante dans la vie de l’Église. Cette dernière l’honore comme elle le fait avec le Corps du Christ. Elle est, pour l’Église, son point d’appui et, pour les chrétiens, la nourriture de leurs âmes et la source de leur vie spirituelle.
     Et afin que l’accès nécessaire à cette Écriture soit ouvert à tous, l’Église, en premier lieu, encourage la diversité de traduction à partir des textes originaux ; de même, elle s’efforce dans les études bibliques pour la munir d’explication.
     Dans le même sens, l’Église doit baser toutes ses études théologiques sur l’Écriture… la prière elle-même doit aller de pair avec la lecture divine. Ainsi le concile incite-t-il à cette lecture vitale tous les fidèles, surtout les religieux, et demande-t-il de faire diffuser l’Évangile à tout le monde, même aux non-chrétiens.

     La Constitution dogmatique sur la Révélation divine (Dei Verbum) est approuvée 18 novembre 1965 en dernière lecture par 2 344 voix contre 6.

 

Un certain nombre de textes sont approuvés en dernière lecture sans débats

 
  • 28 octobre 1965 : Le Décret sur la charge pastorale des évêques dans l’Église (Christus Dominus  [12]) est approuvé en dernière lecture par 2 319 voix contre 2 et 1 vote nul.
  • 28 octobre 1965 : Le Décret sur la rénovation et l’adaptation de la vie religieuse (Perfectae Caritatis [13]) est approuvé en dernière lecture par 2 325 voix contre 4.
  • 28 octobre 1965 : Le Décret sur la formation des prêtres (Optatam Totius [14]) est approuvé en dernière lecture par 2 318 voix contre 3.
  • 28 octobre 1965 : La Déclaration sur l’éducation chrétienne (Gravissimum Educationis [16]) est approuvée en dernière lecture par 2 325 voix contre 35.
  • 18 novembre 1965 : Le Décret sur l’apostolat des laïcs (Apostolicam Actuositatem [17]) est approuvé en dernière lecture par 2 340 voix contre 2.
  • 27 décembre 1965 : Le Décret sur l’activité missionnaire de l’Église (Ad Gentes [18]) est approuvé en dernière lecture par 2 394 voix contre 5.

 

Fin de la quatrième session

     L’événement marquant des derniers jours du concile est la visite à Rome du patriarche grec-orthodoxe de Constantinople Athénagoras Ier.

 

 

Paul VI et le patriarche expriment dans une déclaration commune leur regret des actions qui ont conduit au Grand Schisme entre les Églises orientales et occidentales, et lèvent solennellement l’excommunication et l’anathème que leurs prédécesseurs s’étaient lancés lors de celui-ci.

Veillée œcuménique

     Dans la basilique ou Jean XXIII avait annonce sa décision de réunir un concile et d’y inviter !es frères chrétiens séparés, Paul VI, en soutane blanche, très ému, a réuni pour une prière œcuménique les observateurs non catholiques. Les cardinaux et les évêques sont nombreux a être présents, vêtus de la manière la plus simple : soutane noire, ceinture, croix et calotte.
     Il y a eu en alternance les lectures, les chants des psaumes et les prières, et l’un des pasteurs en entonnant un chant n’avait pu, lui non plus, retenir le tremblement de sa voix.
     Le pape au début de son intervention, avait dit d’abord « Messieurs » puis, il s’était repris : « Laissez­ nous vous appeler Frères, Frères et Amis clans le Christ ! »
     Pour finir, tous avaient récité le Notre-Père puis chante le Magnificat. L’action de grâce du cantique évangélique de Marie ne pouvait pas blesser la sensibilité des frères protestants car, oui, le Seigneur était a l’œuvre et faisait des merveilles, et tous en étaient les témoins comblés de grâces.

 

La clôture définitive du concile a lieu le 8 décembre 1965

Chaque document se termine par le texte :
«Tout l’ensemble et chacun des points qui ont été édictés dans cette Constitution (Décret, Déclaration) ont plu aux pères du Concile.
Et Nous, en vertu du pouvoir apostolique que nous tenons du Christ, en union avec les vénérables Pères, Nous les approuvons, arrêtons et décrétons dans le Saint-Esprit, et Nous ordonnons que ce qui a été ainsi établi en Concile soit promulgué pour la gloire de Dieu».
Signé : Moi, Paul, évêque de l’Église catholique.
Suivent les signatures des pères conciliaires.

 

Paul VI, dans la foulée, crée une commission pontificale pour les médias, annonce un jubilé du 1er janvier au 26 mai 1966, change le nom du « Saint-Office » en « Congrégation pour la doctrine de la foi » et rend permanents les secrétariats pour la promotion de l’unité des chrétiens, pour les religions non chrétiennes et pour les non-croyants.

 

 

[2] O’MALLEY John. L’évènement Vatican II. Lessius Bruxelles 2011 p 350
[3] Voir : MINNERATH Roland. La déclaration Dignitatis humanae à la fin du Concile Vatican II. In: Revue des Sciences Religieuses, tome 74, fascicule 2, 2000. pp. 226-242.www.persee.fr/doc/rscir_0035-2217_2000_num_74_2_3532
voir aussi: JOBIN Guy, « Gaudium et spes est-il un classique ? », Revue d’éthique et de théologie morale, 2013/1 (n°273), p. 9-30. DOI : 10.3917/retm.273.0009. URL : https://www.cairn.info/revue-d-ethique-et-de-theologie-morale-2013-1-page-9.htm
[6] Martin Jacques. Les voyages de Paul VI. In: Paul VI et la modernité dans l’Église. Actes du colloque de Rome (2-4 juin 1983) Rome : École Française de Rome, 1984. pp. 317-332. (Publications de l’École française de Rome, 72) www.persee.fr/doc/efr_0000-0000_1984_act_72_1_2417
Voir : HERVEAU Joseph. Nostra Aetate et le dialogue interreligieux à Vatican II in : https://revue-educatio.eu/wp-content/uploads/2017/04/V-3.3-Herveau-MF_20170409.pdf   
voir l’analyse du texte in : DEMERS Bruno, « Les « nouvelles » notions de révélation et de foi de Dei Verbum et la catéchèse », Revue Lumen Vitae, 2013/1 (Volume LXVIII), p. 19-35.: https://www.cairn.info/revue-lumen-vitae-2013-1-page-19.htm
[19] PEDOTTI Christine. La bataille du Vatican. Plon Paris 2012

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