Sommaire
- 1 XXXV Le concile Vatican II_4ème session (14 septembre 1965 – 8 décembre 1965)
- 1.1 Les travaux du concile
- 1.2 Le voyage de Paul VI à l’ONU (4 – 5 octobre 1965) [6]
- 1.3 Reprise des travaux du concile
- 1.4 Fin de la quatrième session
- 1.5 La clôture définitive du concile a lieu le 8 décembre 1965
es articles sur l’histoire des Eglises resteront disponibles individuellement pendant trois mois
Ils sont ajoutés sur les pages [Histoire de l’Eglise: Eglise et unité] ou [L’Orthodoxie, Eglise des sept Conciles] au fur et à mesure de leur parution
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XXXV Le concile Vatican II_4ème session (14 septembre 1965 – 8 décembre 1965)
Onze schémas sont inachevés au terme de la troisième session, et les commissions travaillent à leur donner une forme définitive dans la période qui sépare les deux sessions. En particulier, le schéma XIII, qui traite de la place de l’Église dans le monde moderne, qui est revu par une commission qui, grande nouveauté, inclut des laïcs.
Les travaux du concile
Décret sur la liberté religieuse
La première question débattue lors de la quatrième session, comme promis par le pape, est le décret sur la liberté religieuse, sans doute le plus controversé des documents conciliaires [3].
Il est à noter qu’ avant le concile, l’Église n’exigeait la liberté que pour elle-même, se réservant la possibilité, lorsqu’elle était majoritaire, d’interdire les autres confessions, ou, au mieux, de les « tolérer », comme dans le concordat espagnol de 1953. Cette exigence de liberté pour elle-même associée à une « intolérance » pour les autres confessions constituait un « double standard ». Désormais l’Église se pose en défenseur de toutes les libertés religieuses.
Aucun document n’a rencontré autant d’hostilité de la part de la minorité conciliaire. Le texte avait d’abord été conçu comme un chapitre du décret sur l’œcuménisme, destiné à régler le problème des tracasseries antiprotestantes dans les pays traditionnellement catholiques comme l’Espagne et la Colombie. La version finale a une autre perspective : répondre aux reproches d’intolérance adressés à l’Église catholique, et revendiquer, face aux États totalitaires marxistes, la liberté de culte pour les chrétiens.
La Constitution pastorale sur l’Église dans le monde de ce temps (Gaudium et spes [5])
Plan
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- Avant-propos (1 à 3)
- Introduction : La situation de l’homme dans le monde moderne (4 à 10)
- Première partie – L’Église et la vocation humaine (11 à 45)
- Chapitre I – La dignité de la personne humaine (12 à 22)
- Chapitre II – La communauté humaine (23 à 32)
- Chapitre III – L’activité humaine dans le monde (33 à 39)
- Chapitre IV – Le rôle de l’Église dans le monde moderne (40 à 45)
- Deuxième partie – De quelques problèmes plus urgents (46 à 93)
- Chapitre I – Dignité du mariage et de la famille (47 à 52)
- Introduction (53)
- Situation de la culture dans le monde actuel (54 à 56)
- Quelques principes relatifs à la promotion culturelle (57 à 59)
- Chapitre III – La vie économico-sociale (63 à 72)
- Chapitre IV – La vie de la communauté politique (73 à 76)
- Chapitre V – La sauvegarde de la paix et la construction de la communauté des Nations (77 à 90)
- Chapitre I – Dignité du mariage et de la famille (47 à 52)
- Conclusion (91 à 93)
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Résumé
La première partie a pour titre « L’Église et la vocation humaine » et s’articule en quatre chapitres. Les deux premiers sont, nous l’avons dit, ceux qui sont apparus le plus tôt dans la rédaction, comme une introduction aux chapitres spéciaux sur les diverses questions de la vie sociale. Ils ont désormais pour titres : « La dignité de la personne humaine » et « La communauté humaine ». Suit un chapitre III, devenu vraiment le chapitre central, où est élaborée, dans le contexte des humanismes modernes, une théologie du sens de « l’activité humaine dans l’univers », et du sens même de toute l’activité quotidienne des hommes. La réalité du péché n’est pas ignorée, mais le Concile n’a pas hésité à manifester l’achèvement de l’activité humaine dans le Christ ressuscité, à travers le mystère pascal, et le rapport entre toute l’œuvre de l’homme et « la terre nouvelle, les cieux nouveaux », le royaume éternel que le Christ remet à son Père.
Le chapitre IV ramène, dans ce contexte anthropologique, christologie et eschatologique d’ensemble, à la considération de l’Église, non seulement porteuse de ce message, mais aussi « sacrement » du salut et de l’unité de l’humanité réconciliée. Cette Église est donc du ciel, mais bien dans le monde cependant. Et le Concile de s’efforcer de faire voir tout ce qu’elle peut offrir à l’homme et au monde, et de même ce qu’elle en reçoit (« Rapports mutuels de l’Église et du monde »).
Dans ce cadre, le Concile veut traiter « De quelques problèmes plus urgents ». C’est le titre et c’est le sens de la Deuxième Partie de Gaudium et spes. Il s’agit d’aider les hommes autant qu’il est possible en projetant sur ces problèmes la « lumière des principes qui nous viennent du Christ ».
Les domaines ainsi retenus sont : la famille (ch. 1) ; la culture (ch. 2) ; la vie économico-sociale (ch. 3) ; la communauté politique (ch. 4) ; la communauté des nations à construire et la paix à sauvegarder (ch. 5). Même sur ces sujets l’enseignement du Concile est particulièrement autorisé. Celui que donne un pape ou l’autre a toujours un caractère quelque peu personnel, l’enseignement du Concile a l’avantage d’être celui de tout l’épiscopat, et d’avoir été soumis effectivement à la critique des deux mille évêques réunis.
Un document clé
Gaudium et spes sera vite retenu comme l’un des deux documents clés du Concile. Un peu injustement sans doute en ce qui concerne d’autres textes importants, pour beaucoup le Concile tout entier ce fut : Lumen gentium, donc l’Église dans sa nature et dans sa structure, et Gaudium et spes, l’Église dans le monde, l’Église envoyée au monde.
Gaudium et spes: est approuvée en dernière lecture le 7 décembre 1965 par 2 309 voix contre 75 et 7 votes nuls.
Le voyage de Paul VI à l’ONU (4 – 5 octobre 1965) [6]
Les accords furent pris, et ce fut finalement au cours de la 20e session, le 4 octobre 1965 — l’année où l’O.N.U. fêtait le vingtième anniversaire de sa fondation — que Paul VI parut à New- York devant les représentants de la quasi totalité des nations du monde. Seuls les représentants de l’Albanie s’étaient abstenus.
Paul VI eut un long entretien, au cours de ce voyage, avec le Président Johnson. Il célébra une messe au Yankee Stadium devant 90.000 personnes, et rentra à Rome, où il fit son entrée dans l’assemblée conciliaire réunie à Saint-Pierre le 5 octobre dès sa descente d’avion pour rendre compte de son voyage.
Reprise des travaux du concile
Déclaration sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes (Nostra Ætate [9])
La déclaration est un texte bref et concis, qui choisit s’appuyer sur l’humanité commune. Les peuples forment une « unique communauté », en vertu d’une même origine, et «d’une seule fin dernière : Dieu, dont « la bienveillance et l’offre de salut s’adresse à tous ».
Dans ce mouvement, le texte va d’abord poser un regard sur les religions les plus éloignées (animisme, religions orientales), pour en venir aux plus proches : l’islam puis le judaïsme.
Le « commun » de l’origine et du devenir ultime de l’Homme encadrent donc un regard en lequel un autre « commun » -celui d’une proximité de doctrine- s’amplifie au fur et à mesure, pour culminer en Dieu. Ce mouvement montre que les relations interreligieuses ne visent pas un syncrétisme, puisque c’est de Dieu seul que peut venir -et que viendra- l’unité.
Elles invitent plutôt, par la contemplation de ce qui nous est commun, à vivre plus intensément de ce que Dieu nous a déjà donné, et à le cultiver, particulièrement en faisant progresser entre nous la charité et l’estime.
La Déclaration sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes (Nostra Ætate) est approuvée en dernière lecture le 28 octobre 1965 par 2 221 voix contre 88 et 1 vote nul.
Le Décret sur le ministère et la vie des prêtres (Presbyterorum Ordinis) [10]
Globalement bien accueilli sauf que la position latine du célibat ecclésiastique est remis en question par une petite minorité de de pères conciliaires (entre autres les Brésiliens). En réaction, Paul VI retire la question de l’agenda conciliaire en faisant savoir par une lettre au card Tisserand, doyen du Sacré Collège, lue dans l’Aula, qu’il n’envisageait pas de modification de la discipline de l’Eglise Catholique Romaine sur ce sujet. Un des aspect remarquable du document est qu’il insiste sur le rôle du prêtre « en communion hiérarchique avec l’évêque » ce qui met l’accent sur l’autorité épiscopale, détenteur de la plénitude du sacerdoce.
Le texte présente d’autres aspects remarquables.
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- Le ministère (service) est d’abord presbytéral (en communion avec les autres prêtres et avec l’évêque) avant d’être sacerdotal. Leur première fonction est d’enseigner la Parole de Dieu (PO n°4 // LG 28). Administrer les sacrement vient en second (même si évidement ce n’est pas secondaire) (PO n°5 )
- La sainteté et la vertu personnelle
La Constitution dogmatique sur la Révélation divine (Dei Verbum) [11]
Dei Verbum (DV), refait le point sur la manière dont Dieu se révèle à l’homme dans les Saintes Écritures
La révélation elle-même
La transmission de la révélation divine
L’inspiration divine de l’Écriture et son interprétation
L’Écriture doit être tenue comme des assertions du Saint-Esprit. C’est pourquoi il faut que l’exégète cherche profondément le sens des textes en tenant compte du genre littéraire et des manières de faire de chaque époque. Il faut faire attention au fait que les paroles divines passant par les langues humaines sont devenues semblables au langage des hommes.
L’Ancien Testament
Le Nouveau Testament
La Sainte Écriture dans la vie de l’Église
La Constitution dogmatique sur la Révélation divine (Dei Verbum) est approuvée 18 novembre 1965 en dernière lecture par 2 344 voix contre 6.
Un certain nombre de textes sont approuvés en dernière lecture sans débats
- 28 octobre 1965 : Le Décret sur la charge pastorale des évêques dans l’Église (Christus Dominus [12]) est approuvé en dernière lecture par 2 319 voix contre 2 et 1 vote nul.
- 28 octobre 1965 : Le Décret sur la rénovation et l’adaptation de la vie religieuse (Perfectae Caritatis [13]) est approuvé en dernière lecture par 2 325 voix contre 4.
- 28 octobre 1965 : Le Décret sur la formation des prêtres (Optatam Totius [14]) est approuvé en dernière lecture par 2 318 voix contre 3.
- 28 octobre 1965 : La Déclaration sur l’éducation chrétienne (Gravissimum Educationis [16]) est approuvée en dernière lecture par 2 325 voix contre 35.
- 18 novembre 1965 : Le Décret sur l’apostolat des laïcs (Apostolicam Actuositatem [17]) est approuvé en dernière lecture par 2 340 voix contre 2.
- 27 décembre 1965 : Le Décret sur l’activité missionnaire de l’Église (Ad Gentes [18]) est approuvé en dernière lecture par 2 394 voix contre 5.
Fin de la quatrième session
Veillée œcuménique
La clôture définitive du concile a lieu le 8 décembre 1965
Paul VI, dans la foulée, crée une commission pontificale pour les médias, annonce un jubilé du 1er janvier au 26 mai 1966, change le nom du « Saint-Office » en « Congrégation pour la doctrine de la foi » et rend permanents les secrétariats pour la promotion de l’unité des chrétiens, pour les religions non chrétiennes et pour les non-croyants.