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31 octobre 2016 coup d’envoi à une commémoration commune de la Réforme

Le 31 octobre 2016 à Lund pour la première fois en 500 ans, on donnera le coup d’envoi à une commémoration commune de la Réforme

Ce sera à Lund et à Malmö en Suède que le Pape François, pour l’Église Catholique, l’évêque Munib Younan et le pasteur Martin Junge, représentant la communion mondiale des 145 Églises de la Fédération luthérienne mondiale (FLM), donneront ensemble le coup d’envoi de la commémoration commune de la Réforme à l’occasion de son 500e anniversaire.

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Le cri de ralliement de cette commémoration œcuménique et internationale commune sera « Du conflit à la Communion – ensemble dans l’espérance ».

Au programme : une prière commune à la cathédrale de Lund ainsi qu’un rassemblement public à la Malmö Arena, pendant lequel sera signé un accord de coopération entre le Département d’entraide mondiale de la Fédération luthérienne mondiale, qui est actuellement au service de plus de 2,3 millions de réfugiés dans le monde, et Caritas Internationalis, présente dans 164 pays auprès des personnes dans le besoin.

« Du conflit à la communion » est également le titre d’un rapport réalisé par la Commission internationale luthéro-catholique romaine sur l’unité. Le rapport raconte l’histoire de la Réforme telle qu’elle est unanimement comprise par les deux traditions, analyse les points théologiques sujets à controverse et dresse la liste des différends qu’on peut aujourd’hui considérer comme résolus grâce au dialogue et à une compréhension mutuelle.

50 ans de dialogue théologique

Dans un article commun (voir infra), son Éminence Kurt cardinal Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens et le pasteur Martin Junge, secrétaire général de la Fédération luthérienne mondiale (FLM), déclarent que cette commémoration commune qui est appelée « à faire date, reflète les progrès réalisés en cinquante ans de dialogue international catholique-luthérien. ». Les deux responsables d’Églises soulignent le rôle décisif de la Déclaration commune sur la doctrine de la justification, signée par l’Église catholique et la FLM en 1999.  « Par cette déclaration, les catholiques et les luthériens sont parvenus à surmonter les clivages nés de la principale controverse du 16e siècle. Ce jalon dans l’histoire des relations œcuméniques catholiques-luthériennes constitue le fondement théologique de la commémoration commune, rendant possible l’engagement public à tourner le dos à un passé de conflit pour s’ouvrir à l’unité à laquelle l’Église est appelée. »

Une commémoration pour la paix à une échelle internationale

Pour souligner l’importance internationale de la commémoration commune de la Réforme, une croix peinte par l’artiste  Christian Chavarria Ayala symbolisera la paix et l’espérance. Victime de violence pendant la guerre civile, Ayala a fui son pays, le Salvador quand il était jeune et a été accueilli en Suède. Il vit aujourd’hui de nouveau à San Salvador. Sa croix est un fort rappel aux chrétiens de toutes les confessions que le témoignage commun s’inscrit aussi dans l’accueil concret des personnes.

Un œcuménisme qui s’élargit

« Être luthérien, c’est être œcuménique. » Le pasteur Martin Junge aime bien citer cette phrase de son prédécesseur comme secrétaire général à la FLM, le pasteur Ishmael Noko, qui de son temps a signé la Déclaration commune sur la doctrine de la justification. La commémoration commune de la Réforme entre catholiques et luthériens se tiendra en Suède, où l’Église luthérienne est, depuis 1994, en pleine communion avec les Églises anglicanes de Grande Bretagne et d’Irlande, avec l’accord de Porvoo. Axée autour du témoignage commun, fondée sur un dialogue théologique profond mais qui devra affronter les questions autour du ministère et de la communion, l’unité de l’Eglise se construit. Les 50 ans de dialogue luthéro-catholique continuent de porter ses fruits et nous encourage tous à devenir plus œcuménique  pour entrer « ensemble dans l’espérance ».

Faire écho localement de la commémoration commune

Le conseil pontifical pour la promotion de l’unité chrétienne et la Fédération Luthérienne mondiale ont préparé une Prière commune téléchargeable gratuitement en différentes langues, pour encourager Catholiques et Luthériens à commémorer localement ces 50 ans de dialogue dès le 31 octobre, coup d’envoi de la commémoration de la Réforme, si possible avec d’autres partenaires œcuméniques. Koch et Junge affirment : « il ne fait aucun doute que cette initiative importante et historique ne saurait avoir lieu isolément, sans tenir compte des nombreuses autres relations oecuméniques. »
La prière commune invite à l’action de grâce et à la repentance. Sous le signe de la lumière, elle reprend en forme liturgique cinq engagements œcuméniques du document « Du conflit à la communion ».  En France, plusieurs célébrations œcuméniques locales sont déjà annoncées pour faire écho à la commémoration commune lancée à Lund. C’est la ville de Strasbourg qui accueillera début décembre une prière commune au niveau national.
Dans le pays de Montbéliard, le groupe œcuménique d’Etueffont a écrit un Message à l’occasion des 500 ans de la Réforme à l’intention des communautés catholiques et protestantes de Belfort et environs dont on peut s’inspirer :
« Nous allons commémorer l’anniversaire de la Réforme protestante suscitée par Luther. En 2017 les chrétiens, catholiques et protestants, vont revisiter des événements vieux de 500 ans en plaçant l’Evangile de Jésus-Christ au centre de leurs échanges. Malgré nos divisions, l’Esprit Saint a travaillé les femmes et les hommes de nos Eglises pour éveiller de nouveaux dialogues. Nous lui rendons grâce et nous lui demandons de nous aider à poursuivre la recherche de la communion entre tous les chrétiens. »

 

Jane Stranz

source: Protestants.org


 

Le pasteur Junge et le cardinal Koch co-signent une lettre à l’approche des 500 ans de la Réforme

 

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“En l’an 1517, dans la ville allemande de Wittemberg, le moine Martin Luther exprima publiquement son opposition à la pratique courante du commerce des indulgences. Il le fit motivé par ses convictions théologiques et spirituelles. Ses prises de position publiques enclenchèrent un processus de transformation en profondeur dans un contexte déjà complexe de bouleversements sociaux, politiques et économiques. Si Luther n’avait jamais eu l’intention de fonder une nouvelle Église, la tournure que prirent les événements finit par diviser le christianisme d’Occident et faire éclater des conflits et des violences dont les effets s’en ressentent encore aujourd’hui. À chaque centenaire de la Réforme, les commémorations sont sources de polémiques et de confrontation entre les deux confessions.

Cette fois-ci, ce sera différent. Le 31 octobre 2016, le pape François, pour l’Église catholique, et l’évêque Munib Younan et le pasteur Martin Junge, représentant la communion mondiale des 145 Églises de la Fédération luthérienne mondiale, donneront ensemble le coup d’envoi de la commémoration commune de la Réforme à l’occasion de son 500e anniversaire.

Pour la toute première fois, des catholiques et des luthériens vont commémorer ensemble, à l’échelle mondiale, l’anniversaire de la Réforme. Cet événement, qui est appelé à faire date, reflète les progrès réalisés en cinquante ans de dialogue international catholique-luthérien. Établi après les importantes décisions prises par le concile Vatican II, le dialogue a permis aux deux traditions de mieux se comprendre l’une l’autre. Il a permis de venir à bout de bon nombre d’antagonismes et, surtout, il a instauré la confiance. Il a affirmé la conviction commune que ce qui unit les catholiques et les luthériens compte davantage que ce qui les divise. Il a donné expression à la profonde conviction de foi selon laquelle catholiques et luthériens sont, par le baptême, appelés à faire partie d’un seul et même corps.

Mais cette commémoration est aussi l’expression des relations consolidées et de la meilleure compréhension mutuelle que le service et le témoignage ont permis d’atteindre. Les luthériens et les catholiques se sont rapprochés, souvent dans des contextes extrêmement difficiles marqués par la persécution, l’oppression et la souffrance.

Parmi les nombreux accords conclus au cours de ces décennies de dialogue, la Déclaration commune sur la doctrine de la justification, signée par l’Église catholique et la FLM en 1999, est décisive. Par cette déclaration, les catholiques et les luthériens sont parvenus à surmonter les clivages nés de la principale controverse du 16e siècle. Ce jalon dans l’histoire des relations œcuméniques catholiques-luthériennes constitue le fondement théologique de la commémoration commune, rendant possible l’engagement public à tourner le dos à un passé de conflit pour s’ouvrir à l’unité à laquelle l’Église est appelée.

Le cri de ralliement de la commémoration commune sera « Du conflit à la Communion – ensemble dans l’espérance ». Au programme de la commémoration figure une prière commune à la cathédrale de Lund ainsi qu’un rassemblement public à la Malmö Arena, en Suède.

« Du conflit à la communion » est aussi le titre d’un rapport réalisé par la Commission internationale luthéro-catholique romaine sur l’unité. Le rapport raconte l’histoire de la Réforme telle qu’elle est unanimement comprise par les deux traditions, analyse les points théologiques sujets à controverse et dresse la liste des différends qu’on peut aujourd’hui considérer comme résolus grâce au dialogue et à une compréhension mutuelle. Par ailleurs, il répertorie les sujets qui nécessitent une discussion théologique approfondie avant de pouvoir trouver un accord, notamment la conception de l’Église, du ministère et de l’eucharistie. La commémoration commune sera structurée autour de l’action de grâce, de la repentance et d’un engagement en faveur du témoignage commun.

– Action de grâce : pour le don de la Parole de Dieu, qui s’est adressée de nouveau à l’Église et au monde et qui continue de s’exprimer. Mais aussi pour les dons spécifiques de la Réforme, ainsi que les dons que luthériens et catholiques se reconnaissent mutuellement.

– Repentance : parce que les antagonismes ont conduit à la désunion de l’Église. Mais aussi pour les immenses souffrances qu’ont dû subir des gens ordinaires à cause d’un contentieux théologique qui, en étant récupéré par des intérêts politiques hégémoniques, s’est aligné sur ceux-ci. Cela s’est traduit par de longues « guerres de religion » qui ont ravagé l’Europe aux XVIe et XVIIe siècles.

– Engagement en faveur d’un témoignage commun : Parce que si les luthériens et les catholiques poursuivent leur quête d’unité, rien n’empêche leur témoignage commun de la joie, de la beauté et du pouvoir transformateur de la foi, notamment en étant au service des personnes pauvres, marginalisées et opprimées. La commémoration commune invite les catholiques et les luthériens à donner, car ils reçoivent la grâce en Christ et par le Christ.

Si ces trois éléments auront toute leur place dans la prière commune à la cathédrale de Lund et dans la déclaration commune qui sera signée par le pape François et le président de la FLM l’évêque Munib Younan, le troisième – l’engagement en faveur du témoignage commun – sera particulièrement mis en valeur à la Malmö Arena, qui peut accueillir jusqu’à 10 000 participants. Lors de ce rassemblement public, un accord de coopération sera signé entre le Département d’entraide mondiale de la Fédération luthérienne mondiale, qui est actuellement au service de plus de 2,3 millions de réfugiés dans le monde, et Caritas Internationalis, qui, avec une présence dans 164 pays dans le monde, peut se prévaloir d’un record impressionnant en matière de service diaconal aux personnes dans le besoin. En offrant des témoignages, en chantant des chansons et en échangeant des réflexions, catholiques et luthériens vont ainsi faire comprendre que leur engagement à tourner le dos au conflit ne se cantonnera pas à ces deux communions mais qu’il portera des fruits dans un service empreint de compassion et d’amour à l’égard du prochain dans un monde blessé et fragmenté par le conflit, la violence et la destruction écologique.

Bien que les luthériens et les catholiques soient appelés à laisser le conflit derrière eux et à se tourner vers leur avenir commun, il ne fait aucun doute que cette initiative importante et historique ne saurait avoir lieu isolément, sans tenir compte des nombreuses autres relations œcuméniques. Des représentants œcuméniques participeront à la commémoration commune, accompagnant les catholiques et les luthériens dans ce moment clé et encourageant par leur présence la suite du processus. Ce contexte œcuménique mettra aussi en valeur la conviction que la Réforme du XVIe siècle n’est pas un événement isolé, mais qu’elle a été précédée et suivie par d’autres mouvements réformateurs. Les différentes traditions confessionnelles ont reçu et se sont approprié chacune à leur manière le mouvement de réforme mis en branle par Luther.

Dans un monde aux prises avec des déficits de communication, la récurrence croissante de discours incendiaires et de nature à semer la division et la montée de la violence et du conflit, les luthériens et les catholiques puiseront au plus profond de leur foi commune en le Dieu Trine pour déclarer publiquement :

– Ensemble, catholiques et luthériens vont aller de l’avant, toujours plus près de leur Seigneur et Sauveur commun Jésus-Christ ;
– Il est important de maintenir le dialogue ;
– Il est possible de tourner le dos au conflit ;
– La haine et la violence, y compris celles qui sont motivées par la religion, ne doivent pas se banaliser – et, surtout, elles ne sauraient être justifiées –, mais elles doivent être rejetées avec véhémence ;
– Les mauvais souvenirs peuvent se dissiper ;
– Une histoire douloureuse n’exclut pas un avenir radieux ;
– Il est possible de passer du conflit à la communion et d’entreprendre ce cheminement ensemble et dans l’espérance ;
– Il y a un pouvoir dans la réconciliation, car celle-ci nous libère pour nous permettre de nous tourner les uns vers les autres mais aussi vers l’extérieur dans l’amour et le service.

La commémoration commune représentera un immense encouragement pour les catholiques et les luthériens dans leur témoignage commun dans un monde blessé et brisé. En outre, elle fournira la motivation nécessaire pour s’engager en faveur d’un dialogue encore plus passionné permettant de venir à bout des différences et de recevoir et célébrer l’unité à laquelle nous aspirons”.

 

(*) Version française de la Fédération mondiale luthérienne. Titre de La DC.

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1517-2017 Anniversaire de la réforme en différents endroits.

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Suisse
 
Un film sur Nicolas de Flue, Jean Calvin et Ulrich Zwingli
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A partir d’une approche historique et spirituelle, un réalisateur allemand, Rainer Waelde, a voulu mettre en lien la commémoration des « 600 ans de Nicolas de Flue » et celle des « 500 ans de la Réforme ». Mettant en scène les trois figures centrales de l’histoire politique et religieuse de la Suisse – Nicolas de Flüe, Jean Calvin et Ulrich Zwingli-, le réalisateur désire ouvrir l’horizon des deux commémorations et interpeller un public plus large même que celui des différentes confessions chrétiennes. Dans le film, les trois principaux protagonistes ne parlent pas, seule leur voix intérieure se fait entendre. On découvre alors trois personnalités différentes qui, chacune, amène à une question essentielle :
« Quel est mon appel ? » (Nicolas de Flüe),
« Où dois-je m’engager concrètement ? » (Zwingli),
« Jusqu’où suis-je prêt à aller ? » (Calvin).
Source: Idea-Spektrum, 17 Aout 2016 (Nr. 33), http://www.waeldemedia.de/

 

France
Week-end au Centre Œcuménique et Artistique de Chartres
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Le leitmotiv de l’Eglise Protestante Unie de France (EPUF) pour l’année jubilaire de la Réforme est clair : rechercher ce que l’on peut dire ensemble au monde d’aujourd’hui et non pas afficher une identité protestante « contre » les autres.
Une Week-end à Chartres les 13-14-15 Octobre sera organisé par l’église locale de l’EPUF en collaboration avec le Diocèse de Chartres et le Centre Œcuménique et Artistique tenu par la Communauté du Chemin Neuf.
L’intention est de redécouvrir ensemble l’Evangile comme le centre de notre vie, et par là, se réapproprier le message de libération de Luther.
Parmi les invités, seront accueillis Mgr Michel Pansard et le pasteur André Birmelé.
Source : Judith Doré, Présidente du conseil presbytéral EPUF Chartres

 

Suède
Le Pape François, l’évêque , Munin A. Younan, et le Révérend Martin Junge,
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respectivement président et secrétaire général de la fédération luthérienne mondiale, présideront une célébration œcuménique conjointe le 31 octobre 2016 à Lund, en Suède, en collaboration avec l’Église luthérienne de Suède et le diocèse catholique de Stockholm. Cette célébration donnera un écho aux progrès œcuméniques entre catholiques et luthériens et aux dons réciproques dérivant du dialogue. L’évènement comprendra une célébration commune fondée sur la “Prière Commune”, récemment publiée, qui sert de trame liturgique aux célébrations catholico-luthériennes.

 

Pays-Bas
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A l’initiative de l’Eglise Luthérienne du Pays Bas, toute au long de l’année jubilaire, une torche va traverser le pays, du Nord (région protestante) au Sud (région catholique). Le feu s’arrêtera aux nombreux endroits où la commémoration de la Réforme va se dérouler dans une célébration œcuménique.
Une des stations sera l’Abbaye St Paul à Oosterhout, où la Communauté du Chemin Neuf va proposer plusieurs démarches de réconciliation.

 

Allemagne
Le « jardiluthergartenn de Luther » à Wittenberg: « Si l’on m’annonçait que la fin du monde est pour demain je planterai quand même un pommier aujourd’hui ». Cette citation, attribuée à Martin Luther, a donné l’idée à La Fédération Luthérienne Mondiale d’un Mémorial vivant et changeant, en signe d’espérance. Depuis 2009, autour de Wittenberg – la ville où Luther a affiché ses 95 thèses – le jardin de Luther se développe arbre par arbre, afin d’arriver au nombre symbolique de 500 arbres jusqu’ à 2017.
Dès le début, ce projet s’est voulu oecuménique et c’est le Cardinal Walter Kasper qui planta le premier arbre, un tilleul, au nom de l’Eglise catholique romaine. Les quatre grandes dénominations chrétiennes ont ainsi planté la même sorte de tilleul autour de la croix, qui est notre terre commune.

 

Source: Chemin Neuf actualité

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Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre catholiques et orthodoxes

 

11 OCTOBRE 2016

Synodalité et primauté au premier millénaire. Vers une compréhension au service de l’unité de l’Église

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Sanctuaire De La Sainte-Face De Manoppello (Italie) © Anita Bourdin

 

L’unité de l’Église en Orient et en Occident au cours du premier millénaire, même si elle fut « parfois compliquée », « représente un point de référence nécessaire et une puissante source d’inspiration pour les catholiques comme pour les orthodoxes »: c’est la conclusion du document final adopté et signé au terme de la 14ème rencontre des membres de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre catholiques et orthodoxes qui a eu lieu du 16 au 21 septembre 2016 à Francavilla al Mare (Chieti).

Intitulé  «  Synodalité et primauté au premier millénaire. Vers une compréhension au service de l’unité de l’Église », le document examine le rapport entre la synodalité et la primauté dans la vie de l’Église : la question qui a joué un rôle important dans la division entre orthodoxes et catholiques.

L’ « héritage commun de principes théologiques, de dispositions canoniques et de pratiques liturgiques du premier millénaire » est fondamental pour les deux Églises qui « cherchent à panser les plaies de leur division, en ce début de troisième millénaire », souligne le document.

C’est « sur la base de cet héritage commun » que les catholiques et les orthodoxes « doivent voir comment la primauté, la synodalité et l’interrelation qui existent entre eux peuvent être prises en compte et exercées aujourd’hui et à l’avenir ».

A l’occasion de cette rencontre, une liturgie orthodoxe a été célébrée dans l’église de Manoppello qui renferme une précieuse relique. de la Sainte-Face du Christ

Texte du document ICI

Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre catholiques et orthodoxes Lire la suite »

Œcuménisme du sang: « l’ennemi ne se trompe pas », il reconnaît le chrétien

« L’ennemi ne se trompe pas, il sait bien reconnaître où est Jésus » et il n’identifie que « le chrétien »,

le pape François l’a souligné devant les participants à la Conférence des secrétaires du “Christian World Communions”. Au cours d’une audience le 12 octobre 2016 au Vatican, le pape a souligné qu’accomplir des œuvres de charité ensemble, c’était déjà faire l’unité des chrétiens.

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Prenant la parole lors de cette rencontre, le pape François a constaté que « l’ennemi nous enseigne l’œcuménisme du sang ». Un œcuménisme « aujourd’hui très actuel » : « Quand les terroristes ou les puissances mondiales persécutent les minorités chrétiennes ou les chrétiens, (…) ils ne demandent pas : ‘Mais tu es luthérien ? Tu es orthodoxe ? Tu es catholique ? Tu es réformé ? Tu es pentecôtiste ?’, non. ‘Tu es chrétien’. Ils en reconnaissent un seul : le chrétien ».

« L’ennemi ne se trompe pas, il sait bien reconnaître où est Jésus », a insisté le pape. Il a fait mémoire des 21 « frères orthodoxes coptes égorgés sur les plages de la Libye », en février 2015. « Ce sont nos frères. Ils ont donné témoignage de Jésus et sont morts en disant : ‘Jésus aide-moi !’. Avec le nom : ils ont confessé le nom de Jésus ».

Mon Jésus contre ton Jésus

Au fil d’un bref discours improvisé, le pape a aussi recommandé « l’œcuménisme de la prière, l’œcuménisme du chemin ». « Si souvent, a-t-il constaté, nous pensons que le travail œcuménique est seulement celui des théologiens ». « Il est important que les théologiens étudient, se mettent d’accord et expriment leur désaccord », a-t-il assuré, mais « entre-temps, l’œcuménisme se fait en marchant ».

Il s’agit de marcher « avec Jésus, non pas avec ‘mon’ Jésus contre ‘ton’ Jésus, mais avec ‘notre’ Jésus ». « Jésus est avec nous. (…) Jésus est en chemin avec nous, a ajouté le pape. Cela (…) me pose deux questions : suis-je capable de croire que Jésus est avec nous ? Suis-je capable de cheminer avec tous, ensemble, et avec Jésus ? »

Pour le pape, « le chemin est simple: il se fait par la prière et par l’aide aux autres ». Les chrétiens doivent « prier ensemble: l’œcuménisme de la prière, les uns pour les autres et tous pour l’unité ». Ils doivent aussi s’engager ensemble « pour tant de nécessiteux, pour tant d’hommes et de femmes qui aujourd’hui souffrent des injustices, des guerres… ces choses terribles ».

Ainsi la charité envers le prochain, a-t-il affirmé, « c’est l’œcuménisme. C’est déjà l’unité. Unité en chemin avec Jésus ».

La Conférence des secrétaires du « World Christian Communions » rassemble des représentants de diverses traditions chrétiennes pour échanger sur leurs engagements communs. Parmi les participants notamment : la Communion anglicane, l’Alliance mondiale des baptistes, les Eglises orthodoxes orientales et celle de Moscou, la Fédération luthérienne mondiale, les pentecôtistes, le Conseil mondial des méthodistes ainsi que le Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens.

Source: Zenith.org

 

 

 

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Rencontre du Pape François et du Primat de la Communion Anglicane à Rome

    Le pape François et le Dr Justin Welby, archevêque de Cantorbéry, ont marqué mercredi 5 octobre au soir à Rome les cinquante ans du rapprochement catholique-anglican au cours de vêpres communes.
 Ils tentent de donner une nouvelle impulsion à leur dialogue malgré des divergences de fond.
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   Photo: l’ Express

L’échange est symbolique : dans cette église d’où Grégoire le Grand envoya Augustin de Cantorbéry évangéliser l’Angleterre, le pape offre au primat anglican un crosseron d’ivoire, copie de celui du pape médiéval. L’archevêque de Cantorbéry, lui, enlève sa croix pectorale, faite de clous tirés des décombres de la cathédrale de Coventry, bombardée en 1940, et devenue un symbole de réconciliation, avant que le pape ne la passe immédiatement à son cou.

Le geste rappelle celui de leurs prédécesseurs, Paul VI et le Dr Michael Ramsey, le 24 mars 1966, quand le premier offrit au second son anneau pastoral. C’est l’anniversaire de cette rencontre historique que le pape François et le Dr Justin Welby ont célébré lors des vêpres mercredi 5 octobre au soir dans la petite église Saint-Grégoire-du-Celio. Ils voulaient aussi relancer un œcuménisme en difficulté, malgré leur bonne relation personnelle, et avancer sur la mission commune, alors que le dialogue théologique patine.

« Le feu de la mission nous a permis de surmonter les obstacles et de briser les barrières qui nous isolaient et rendaient impossible un chemin commun », a souligné François dans son homélie, invitant à suivre l’exemple des grands missionnaires. « Nous ne pouvons pas être tournés vers l’intérieur, nous détournant du Sauveur qui nous a précédés chez le pauvre, le migrant, l’esclave et le réfugié », a renchéri le Dr Welby.

Symbole de cette volonté missionnaire, le pape et l’archevêque ont envoyé, deux par deux, les évêques chargés du dialogue anglican-catholique. Mais cet envoi ne cachait pas les difficultés : aucune femme ne figurait dans les évêques anglicans envoyés. Pour ne pas gêner la partie catholique, Linda Nicholls, l’évêque canadienne chargée du dialogue avec les catholiques, n’avait pas fait le voyage à Rome.

Source: La croix.com

 


 

Le pape et le primat de l’Eglise Anglicane signent une déclaration commune

« Nous sommes devenus amis et compagnons de voyage »

 

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Célébration Avec L’archevêque Anglican Welby À Rome, Capture CTV

 

« Nous sommes devenus amis et compagnons de voyage, (…) en apprenant à apprécier les dons que Dieu a donné à l’autre ». C’est ce qu’affirme la Déclaration commune signée par le pape François et l’archevêque anglican de Cantorbéry Justin Welby le 5 octobre 2016 à Rome.

En fin de journée, le pape et le chef de la Communion anglicane ont présidé ensemble les vêpres en l’église de Saint-Grégoire al Celio. Cette célébration marquait le 50e anniversaire de la première rencontre entre le pape Paul VI et le primat de l’Eglise anglicane Michael Ramsey, qui signèrent une Déclaration conjointe (24 mars 1966). Un événement œcuménique qui avait été suivi par l’institution du Centre anglican de Rome.

Comme leurs prédécesseurs, au début de la célébration le pape et l’archevêque Welby ont signé à leur tour une Déclaration commune saluant le « grand progrès » réalisé en 50 ans « dans de nombreux domaines qui nous éloignaient ». « Nous sommes devenus amis et compagnons de voyage dans ce pèlerinage, en affrontant les mêmes difficultés et en nous fortifiant réciproquement, en apprenant à apprécier les dons que Dieu a donné à l’autre », affirme encore le texte.

Ils reconnaissent cependant des « nouveaux désaccords », notamment sur l’ordination des femmes et sur des questions de sexualité. Constatant de « sérieux obstacles à notre pleine unité » – comme l’exercice de l’autorité dans la communauté chrétienne – le pape et l’archevêque anglican affirment néanmoins leur confiance en Dieu. « Les divergences, assurent-ils (…) ne peuvent nous empêcher de nous reconnaître réciproquement frères et sœurs en Christ ». « La foi que nous partageons et notre joie commune dans l’Evangile sont plus grandes et plus profondes que nos divergences ».

Ces divergences, ajoutent-ils, ne doivent pas « gêner notre prière commune : non seulement nous pouvons prier ensemble, mais nous devons prier ensemble ». Et œuvrer de concert : « Le monde doit nous voir témoigner, dans nos œuvres communes, cette foi commune en Jésus », écrivent le pape et l’archevêque Welby.

Ils encouragent catholiques et anglicans à « travailler ensemble pour protéger et préserver notre maison commune » et à agir au service de l’humanité : « En tant que disciples du Christ nous considérons la personne humaine sacrée et en tant qu’apôtres du Christ nous devons être ses avocats ».

Le pape et l’archevêque anglican se disent « impatients de poursuivre pour pouvoir être pleinement unis » dans la proclamation de l’Evangile.

Au terme de l’office – qui combinait des éléments de la prière du soir des deux traditions – tous deux ont envoyé en mission des tandems d’évêques catholiques et anglicans. Membres de l’IARCCUM (Commission internationale anglicane-catholique romaine pour l’unité et la mission), ces derniers s’engagent à travailler en collaboration dans leurs propres pays.

L’église de Saint-Grégoire al Celio, aujourd’hui desservie par les moines camaldules, est un lieu de culte significatif pour les pèlerins anglicans : c’est de là que le pape Grégoire le Grand (540-604) avait invité le moine Augustin – qui fut le premier archevêque de Cantorbéry – et ses compagnons à évangéliser l’Angleterre.

Le pape François était le troisième pape à célébrer une prière œcuménique avec un primat de l’Eglise anglicane dans cette basilique, et à y signer une déclaration commune : Benoît XVI l’avait fait en mars 2012 avec l’archevêque Rowan Williams, et Jean-Paul II en octobre 1989 avec l’archevêque Robert Runcie ainsi qu’en décembre 1996 avec l’archevêque George Carey.

Texte intégral de la déclaration ICI

Source: Zenith.org

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Voyage du pape François en Géorgie

   1 octobre 2016pape-georgie-patriarche
 La dimension œcuménique du voyage du Pape s’est manifestée ce vendredi après-midi dans la rencontre du Pape avec le catholicos Ilia II, patriarche orthodoxe de toute la Géorgie, au siège du patriarcat à Tbilissi.
   Une rencontre qui s’est déroulée en présence des métropolites, archevêques et évêques membres du Saint Synode de l’Eglise géorgienne. Les deux chefs spirituels ont échangé un baiser de paix.
«Nous sommes convaincus que grâce à votre visite les rapports entre nos deux Eglises seront renforcés» a dit Ilia II au chef de l’Église catholique.« Que Dieu unisse les chrétiens sur le fondement de la vraie foi », a souhaité le patriarche Élie II.
Le catholicos-patriarche de toute la Géorgie a évoqué l’histoire difficile de la chrétienté en Géorgie et a indiqué la route pour les chrétiens d’aujourd’hui dans son discours à l’occasion de la visite du pape François à Mtskheta, Svetitskhoveli, le 1er octobre 2016.
« Le plus important, a dit le patriarche, est de montrer au Seigneur le cœur qui juge les autres avec droiture, le cœur contrit, le cœur de prière ; quand ce sera réalisé, la réalité sera différente. »

« La vraie foi, a-t-il ajouté, l’humilité, la contrition et la charité constituent le chemin le plus rapide vers le salut. Je pense qu’aujourd’hui l’humanité, nous compris, est déficiente en tout cela. »

Le Pape a fait part de sa grande joie d’être reçus par l’Église orthodoxe géorgienne.
A Mtskhéta le pape François a médité sur la tunique du Christ, sans couture:

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« La tunique sacrée, mystère d’unité, nous exhorte à éprouver une grande souffrance pour les divisions consommées entre les chrétiens au cours de l’histoire : ce sont de vraies et réelles lacérations infligées à la chair du Seigneur. Mais en même temps, l’ “unité qui vient de haut”, l’amour du Christ qui nous a rassemblés en nous donnant, non seulement son vêtement, mais son corps même, nous poussent à ne pas nous résigner et à nous offrir nous-mêmes à son exemple (cf. Rm 12, 1) : ils nous poussent à la charité sincère et à la compréhension réciproque, à réparer les lacérations, animés par un esprit de fraternité chrétienne transparente »
Le pape n’a pas nié l’exigence du chemin à parcourir pour l’unité, affirmant que « les oppositions peuvent être résolues et les obstacles enlevés » : « Tout ceci demande, assurément, un chemin patient, à entretenir avec confiance en l’autre et humilité, sans avoir peur et sans se décourager, mais au contraire dans la joyeuse certitude que l’espérance chrétienne nous fait goûter par avance. Celle-ci nous pousse à croire que les oppositions peuvent être résolues et les obstacles enlevés, elle nous invite à ne jamais renoncer aux occasions de rencontre et de dialogue, et à garder et à améliorer ensemble ce qui existe déjà. Je pense, par exemple, au dialogue en cours dans la Commission Mixte Internationale et à d’autres occasions profitables d’échanges. »

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nomination de Abba Athanasios comme Evêque Métropolite copte orthodoxe

Le Père Jaques Deschamps de la paroisse copte orthodoxe st Michel-st Bischoï
nous 20160928-metropolite_athanasiosinforme de la nomination de Abba Athanasios comme Evêque Métropolite copte orthodoxe de Marseille, Toulon, et de toute la France le 28 février 2016

Que le Seigneur lui accorde une longue vie paisible, la santé et la force d’accomplir avec l’aide du Saint Esprit sa mission.
Que le Seigneur le garde pour la joie de son peuple fidèle !

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Orthodoxes et catholiques s’accordent sur un nouveau document commun

23/09/2016 15:04

Un nouveau document a été approuvé lors de la XIVe session plénière de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe.

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(RV) Entretien – C’est un pas supplémentaire dans le dialogue entre catholiques et orthodoxes : un document commun intitulé «Synodalité et primauté pendant le Premier millénaire : vers une compréhension commune au service de l’unité de l’Église» a été signé.Dans un communiqué final, les participants ont fait savoir que l’ensemble des Églises orthodoxes étaient représentées, à l’exception du Patriarcat de Bulgarie.

Il s’agit du premier texte depuis le document signé à Ravenne en 2007 qui porte sur la primauté et la synodalité. Cette nouvelle session s’est tenue à Chieti, dans les Abruzzes, en Italie du 15 au 22 septembre 2016, et suscitait l’espoir de nouveaux progrès pour l’œcuménisme, quelques mois après la rencontre entre le Pape François et le Patriarche de Moscou, Cyrille Ier, à Cuba le 12 février dernier.

Ce nouveau document a été signé par onze des douze participants. Seule la délégation de l’Église orthodoxe géorgienne s’est abstenue, exprimant son désaccord avec certains paragraphes du texte. C’est un document de commission qui va être soumis aux autorités des églises.

p-hyacinthe-destivelleLe père Hyacinthe Destivelle, prêtre dominicain, responsable de la session orientale du Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, présent à Chieti, revient sur la portée de ce nouveau document et évoque le contexte dans lequel a eu lieu cette rencontre. Il est interrogé par Hélène Destombes. (ici)

 

Dans le communiqué final, les membres de la commission ont aussi exprimé leur solidarité avec les populations du Proche-Orient, évoquant notamment l’enlèvement en Syrie en 2013 des métropolites d’Alep Paul Yazigi et Youhanna Ibrahim d’Alep.

Source: Radio Vatican

La rencontre de Chieti par Mgr Palmieri source Zenith.org

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Aller sur la rive de l’autre: saint François et le sultan

Assise 2016: François et le sultan, Damiette, 1219
«Il ne faut pas venger nos modèles, il faut leur être fidèles!»

Voici le texte de l’intervention du P. Gwénolé Jeusset publiée par Sant’Egidio.

st-francois-et-le-sultan     Au cours de la cinquième croisade, en juin 1219, saint François quitta cette ville d’Assise pour se rendre auprès des musulmans. Sur un bateau rempli de soldats, de marchands et de quelques religieux il parvint à Saint-Jean-d’Acre, la capitale des croisés depuis la prise de Jérusalem par Saladin en 1187.
Il ne s’arrêta pas, son but était de sortir du camp chrétien et de rencontrer l’ennemi apocalyptique de l’époque, non avec les armes mais avec le coeur.
Il débarqua au milieu de la guerre, à Damiette, dans la vallée du Nil et, pendant une trêve, il réussit à passer les lignes et même à rencontrer le sultan Al Malik-al-Khamîl.

Le Poverello d’Assise avait envisagé le risque du martyre, mais il voulait à tout prix clamer dans le climat épouvantable des relations islamo-chrétiennes que Jésus était venu nous dire que nous sommes tous frères.

Le neveu de Saladin le reçut avec beaucoup de courtoisie, notent les chroniqueurs, mais cette visite fut considérée comme un échec du côté chrétien tandis que les chroniqueurs des sultans comme les historiographes des rois chrétiens avaient la charge de vanter les exploits guerriers de leurs maîtres et non de relever les aventures spirituelles. Heureusement les religieux chrétiens qui virent le départ et le retour de François furent assez étonnés pour nous donner quelques détails.

     Hélas, on ne sait pas grand-chose des entretiens et aujourd’hui encore on raconte des anecdotes inventées plus d’un siècle plus tard.
Ce qui est sûr, c’est que François parle de sa foi chrétienne, qu’il est écouté, que chacun voit l’autre prier et est amené à un regard différent sur son vis-à-vis. Le moine chrétien est respecté au point que le sultan veut lui offrir des cadeaux au moment de partir. Mais voulant être pauvre comme le Christ Jésus, frère Francesco refuse même l’étonnante proposition de remettre cela aux églises et aux pauvres. Alors le sultan donne l’ordre d’escorter jusqu’au no man’s land celui qui est venu non de la part des croisés ou du Pape mais du Dieu créateur de tous les hommes.

Dans le climat des guerres dites saintes, la lumière de cette rencontre par-dessus les barrières ethniques, sociales et religieuses ne fut pas perçue. Le saint n’avait ni converti le sultan ni obtenu le martyre, ce n’était pas digne de lui. Même ses disciples pendant sept siècles évitèrent de parler de cela dans leurs panégyriques.

Pourtant, François, de retour en Italie, avait écrit le fruit de sa méditation et de son expérience de la rencontre. Ces lignes furent  pratiquement oubliées jusqu’au 20e siècle. Les voici : «Les frères qui s’en vont parmi les musulmans et autres non-chrétiens peuvent envisager leur rôle spirituel de deux manières: ou bien, ne faire ni procès ni disputes, être soumis à toute créature humaine à cause de Dieu, et confesser simplement qu’ils sont chrétiens ; ou bien, s’ils voient que telle est la volonté de Dieu, annoncer la Parole de Dieu afin que les non-chrétiens croient au Dieu tout puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, Créateur de toutes choses, et en son Fils Rédempteur et Sauveur, se fassent baptiser et deviennent chrétiens ».

Avec la première, François d’Assise envisage une vie de témoignage évangélique avec tous ceux qui ne rentreront pas dans la foi de l’Église. Certes il ne s’agit pas de réduire ses convictions de conscience ni même de les taire, mais de vivre dans le respect de celles des autres et de vivre avec Dieu qui n’a pas créé pour que les humains se battent mais se reconnaissent devant lui égaux et frères.

Il fallut attendre sept siècles pour que soit redécouverte par Charles de Foucauld la méthode de la présence et du partage fraternel au milieu des autres.

Parallèlement, des chrétiens et des témoins d’autres religions semaient dans le silence les graines de la fraternité universelle, préparant la reprise officielle de relations dignes de Dieu.

Le document Nostra Aetate du concile Vatican II fut approuvé par de nombreux croyants et lorsque le pape Jean-Paul II appela à la Journée de Prière du 27 octobre 1986, de nombreux responsables des religions vinrent tout joyeux et tracèrent la voie de nos rencontres annuelles et de notre service interreligieux tout au long de l’année.

On peut penser, devant la montée des peurs que nous sommes ramenés au temps des guerres dites saintes et que le travail obscur des artisans de paix est considéré comme un échec. Cependant, leur œuvre d’extrémistes, – extrémistes non de la haine mais de l’amour vécue dans le quotidien -, continue à porter du fruit.

Les imams tués parce qu’ils refusent de mépriser les non-musulmans dans leurs prêches est une semence d’amour, et la mort des religieux chrétiens comme les moines de Tibhirine ou celle récente en France du P. Jacques Hamel ont montré que les foules comprenaient que la haine ne peut être une réponse à la haine. Il ne faut pas venger nos modèles, il faut leur être fidèles! Bon nombre de réactions contre les généralisations négatives nous portent à l’espérance! Dans la société et dans la politique, elles sont le fruit des artisans de la présence parmi les autres et de la persévérance dans le vivre ensemble, parfois dans des conditions bien difficiles.

     Dans l’émotion de la mort du vieux prêtre français, la décision réciproque de se rendre dans les lieux de culte de l’autre est une flamme nouvelle. Souhaitons qu’elle ne s’éteigne pas.
En 1219, Saint François a allumé une telle flamme en traversant l’océan de la haine.

Je prie pour que le huitième centenaire de la rencontre de Damiette, dans trois ans, soit aussi l’occasion pour le monde, une fois de plus, de saisir que la voie de l’amour est le chemin du ciel. Le 27 octobre 1986, Damiette est venue à Assise; en 2019, Assise doit retourner allumer la flamme à Damiette.

Il faut aller sur l’autre rive, il faut aller sur la rive de l’autre, et ensemble nous arriverons sur la rive de Dieu.

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Commémorations des cinq cent ans du début de la réforme

Commémorations des cinq cent ans du début de la réforme (1517-2017)

Dans le cadre des commémorations des cinq cent ans du début de la réforme (1517-2017) l’ACONor a suscité les communautés protestantes et  les diocèses pour organiser localement des évènements, avec en octobre 2017 un rassemblement interconfessionnel  à Caen qui aura pour titre: “Recevoir ensemble et transmettre l’Evangile de Jésus-Christ

Différents projets sont en cours de réalisation :

La paroisse protestante de Rouen avec l’église évangélique protestante de Louvetôt et le diocèse catholique de Rouen ont décidé un ensemble de célébrations et de conférences que le diocèse de Rouen a décidé d’inclure dans ses propositions de formations

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Dans la Manche, à Coutances

À l’invitation des Églises anglicane, catholique, et protestante unie de la Manche,
commémorations des cinq cent ans du début de la réforme
Rencontre œcuménique autour des 500 ans de la réforme « du conflit à la communion, un chemin de 5 siècles ».
 
aconorConférence-débat avec Sœur Colette Bence, catholique, Nicole de Villars, protestante et Donna Derrick, anglicane,
le mardi 11 octobre 2016 à 20h00
Maison diocésaine 6 rue Cardinal Guyot à Coutances.

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