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Entre guerres, bouleversements géopolitiques et affirmation disruptive des nouvelles technologies, le moment est venu de faire des choix courageux et les chrétiens d’Europe sont appelés à choisir encore, mais d’une manière nouvelle, l’unité dans la diversité, l’unité dans la foi en Christ, le dialogue et le lien sacré de la paix. Pour répondre de manière ajustée aux changements du monde et aux blessures induites, le Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE: Catholique) et la Conférence des Églises européennes (CEC: d’autres Eglises chrétiennes) ont décidé de réviser la Charte œcuménique de 2001, pierre angulaire de la coopération œcuménique européenne depuis plus de deux décennies.
Les représentants des deux organismes ont ressenti cette urgence dès 2022, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ce mercredi 5 novembre 2025, à Rome, dans l’église du martyre de Saint-Paul, ils ont signé conjointement le document articulé en 5 chapitres et 15 paragraphes.
Plusieurs points du programme de la Charte œcuménique ont nécessité une révision, notamment l’engagement en faveur de la réconciliation dans un monde marqué par les guerres, le terrorisme, la violence et l’inhumanité. Les chrétiens d’Europe se font artisans et promoteurs de la paix en soutenant activement les initiatives de médiation et de désarmement.
La Charte révisée continue de mettre l’accent sur la protection de la Création et la sauvegarde de notre maison commune, déjà envisagées avec clairvoyance en 2001, mais qui sont aujourd’hui encore plus urgentes en raison du changement climatique, de la perte de biodiversité et de l’exploitation incontrôlée des ressources. La question des nouvelles technologies fait désormais partie intégrante du document. «En tant qu’Église, nous sommes appelés à assumer notre responsabilité écologique. C’est pourquoi nous avons écrit une lettre aux gouvernants en vue de la prochaine COP30 sur le climat – conclut Mgr Grušas – afin qu’ils intensifient leurs efforts pour la sauvegarde de la Création ; il y a un problème moral autant qu’objectif, celui de préserver la création comme un don que Dieu nous fait. Quant aux nouvelles technologies et à l’intelligence artificielle, nous reconnaissons leur énorme potentiel en tant qu’outil de communion et de solidarité, mais aussi les risques et le fait qu’elles peuvent être utilisées non seulement pour le bien de l’homme, mais aussi pour le mal». Il est donc nécessaire de mettre en place une éthique numérique fondée elle aussi sur la dignité humaine et le bien commun.

